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L'inquiétante dérive à Bastia, par Pierre Ménès

Pierre Ménès. [A MEUNIER / ICON SPORT / POUR DIRECTMATIN]

Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Chaque vendredi, il tient sa "Grosse kronik" dans les colonnes de Direct Matin.

 

Si les résultats de Bastia s’améliorent peu à peu dans la dure lutte pour le maintien, même si le club corse est toujours en position de relégable (18e), on ne peut pas en dire autant dans les coulisses. Entre la mise en examen la semaine dernière de son président, Pierre-Marie Geronimi, pour des affaires personnelles et l’ambiance qui redevient insupportable à Furiani, le Sporting Club de Bastia connaît des heures agitées.

Entendons-nous bien, il n’est absolument pas question de stigmatiser le club à tout bout de champ.

 

Des décisions trop dures envers les corses ?

Il était, par exemple, insupportable d’interdire non seulement le déplacement, en octobre dernier, des supporters bastiais à Nice, ce qui est devenu une triste habitude si répandue en France, mais surtout toute représentation de symbole corse et notamment de son drapeau, décision irresponsable du préfet que j’avais dénoncée à l’époque.

Mais quand je vois le comportement d’une partie du public de Furiani, le week-end dernier, à l’égard du Rennais Paul-Georges Ntep, les bras m’en tombent. Et pire encore, les dirigeants se sont fendus d’un communiqué, une grande spécialité locale, pour dénoncer l’acharnement contre leur club. Un petit coup de parano pour exciter les plus dangereux.

 

Des débordements

Mais les images télé, elles, sont accablantes. Consternantes. On peut voir l’attaquant du Stade Rennais, qui tente de tirer un corner à la demi-heure de jeu, se faire bombarder de boulettes de papier, sans compter les insultes racistes, cris de singe et autres crachats, au point qu’il a fallu plusieurs minutes avant que le coup de pied de coin ne soit exécuté par l’international Espoirs.

On ne peut pas contester ces faits répréhensibles par la loi. Le pire, c’est que finalement les agissements des supporters bastiais sont passés sans trop de dommages. Comme s’il y avait une forme de résignation face à ce genre de comportements nauséabonds. Il n’y a aucune raison pour que le Sporting Club de Bastia bénéficie d’un traitement de faveur. Il y en a encore moins pour que tout soit permis dans son stade Armand-Cesari.

 

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