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Les "crèches privées", une solution pour pallier le manque de places

Face à une offre d'accueil des tout-petits insuffisante en France, les "crèches privées" ont investi depuis quelques années un marché porteur, qui permet aux entreprises et aux municipalité de proposer des solutions de garde à leurs salariés et administrés.[AFP/Archives]

Face à une offre d'accueil des tout-petits insuffisante en France, les "crèches privées" ont investi depuis quelques années un marché porteur, qui permet aux entreprises et aux municipalité de proposer des solutions de garde à leurs salariés et administrés.

Alors qu'il manque encore aujourd'hui entre 300.000 et 500.000 places d'accueil pour les enfants de moins de trois ans, les pouvoirs publics ont décidé en 2004 d'encourager les entreprises, via une série de mesures incitatives, à contribuer elles-mêmes au financement des crèches.

Ce sont des structures commerciales, des "entreprises de crèches", qui créent ou gèrent les structures d'accueil, au profit notamment d'entreprises.

Parfois appelées "crèches privées", elles sont une vingtaine en France et gèrent désormais 20.000 places, soit 7% du total des berceaux.

Parce que la Cnaf (Caisse nationale d'allocation familiale) reste le principal financeur, les familles bénéficient des mêmes tarifs que dans les crèches publiques.

"Une place sur deux qui se crée l'est aujourd'hui par une entreprise de crèche", avance Caroline Kovarsky, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches. Et face à la pénurie actuelle, "le potentiel de développement est énorme", assure-t-elle.

Le secteur affiche en effet un taux de croissance de 35% par an depuis 2008, selon une récente note du Centre d'analyse stratégique (CAS).

Alors que les premières crèches d'entreprise étaient souvent l'apanage des grands groupes et étaient situées au sein de leurs sièges sociaux, la tendance est désormais à la création de places "en réseaux". "La crèche d'entreprise se déplace à côté de la maison des salariés", résume Rodolphe Carle, président de Babilou, qui se présente comme le premier réseau d'entreprises de crèches. En clair, les entreprises réservent et achètent des places dans différentes crèches, en fonction des demandes et besoins de leurs salariés. "Les entreprises sont séduites par ce système qui profite désormais à tout le monde", affirme Rodolphe Carle.

Les grosses sociétés, mais aussi des PME et même des petits commerçants ou professions libérales, sont aujourd'hui tentés par ce système "démocratisé", selon lui.

Michael Azerrad, gérant de pharmacies à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a ainsi réservé des places pour deux de ses employées dans des crèches Babilou, tout près de leur lieu de travail. Après déductions d'impôt, cela lui revient à environ 300 euros par mois. Un investissement utile, selon lui: "En tant qu'employeur, je m'y retrouve, car mes salariées sont moins absentes et c'est un bon moyen de stimuler et garder le personnel".

Mais cette solution séduit aussi les municipalités, qui réservent environ 40% des places au sein de ces crèches privées pour en faire bénéficier leurs administrés.

"De plus en plus de villes nous confient la gestion de crèches", assure Syvain Forestier, président de l'entreprise de crèches La maison bleue. En déléguant cette compétence, les municipalités se délestent en effet d'un investissement particulièrement lourd en période de restriction budgétaire. "Nous mettons entre 6 mois et un an à construire une crèche alors que cela peut prendre 4 ans pour une commune", avance aussi Sylvain Forestier.

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