En direct
A suivre

Indignation après la lecture d'une scène de viol dans une classe de CM1-CM2

La lecture à une classe de CM1-CM2 de Morsang-sur-Orge (Essonne) d'un livre contenant la description très crue du viol d'une fillette a provoqué la colère de parents, poussant le ministre de l'Education nationale à exiger mardi des sanctions contre l'enseignant[AFP/Archives]

La lecture à une classe de CM1-CM2 de Morsang-sur-Orge (Essonne) d'un livre contenant la description très crue du viol d'une fillette a provoqué la colère de parents, poussant le ministre de l'Education nationale à exiger mardi des sanctions contre l'enseignant.

Après la révélation de l'affaire par Le Parisien, Luc Chatel a dit partager "totalement l'émotion, le choc et l'indignation de certaines familles" et "a immédiatement demandé à l'inspection académique de l'Essonne de prendre rapidement les mesures disciplinaires qui s'imposent".

"Je vais recevoir (l'enseignant, ndlr) pour lui dire notre réprobation et d'ici là je prendrai une décision sur la sanction que nous prendrons", a indiqué à l'AFP le directeur académique des services de l'Education nationale du département, Christian Wassenberg.

L'enseignant n'était pas joignable mardi pour réagir.

Le roman en cause, "Betty-Coton" (Actes Sud Junior), avait été sélectionné par l'enseignant de cette classe de l'école Marcel-Cachin dans le cadre d'un travail sur l'esclavage.

Il décrit dans des termes très violents et très crus le viol et la mutilation avec un coupe-papier d'une petite fille arrachée à son village africain pour rejoindre la Louisiane et y être vendue à un propriétaire qui en fera son souffre-douleur.

Après la lecture du passage en question fin janvier, "les parents ont récupéré des enfants choqués", a rapporté Sébastien Narme, président du "Collectif de parents indignés" qui s'est constitué.

"Il y a deux-trois ans, ces enfants", qui ont entre 9 et 11 ans, "croyaient au Père Noël", a poursuivi ce père d'élève.

Après avoir dans un premier temps alerté direction de l'établissement et inspection académique, les parents ont lancé une pétition en ligne, qui avait recueilli environ 350 signatures mardi matin, un chiffre passé à plus de 446 mardi après-midi après la médiatisation de l'affaire.

"On ne remet pas en cause l'instituteur, on ne cherche pas à faire une chasse aux sorcières, mais à faire en sorte d'éviter de telles dérives", a expliqué M. Narme.

Les parents demandent en outre que soit mise en place une vraie cellule psychologique pour les enfants, alors que, selon ce père d'élève, ils ont pour l'instant été reçus "huit par huit" par une psychologue.

L'auteur du roman, Corinne Albaut, a eu "la surprise désagréable de voir qu'un enseignant utilisait ce livre pour une tranche d'âge pour laquelle il n'est pas adapté", a-t-elle dit à l'AFP.

Selon elle, l'ouvrage peut être lu par des adolescents à partir de 13-14 ans. Epuisé, l'ouvrage a d'ailleurs été réédité l'an passé sous le titre "Noir Coton" (Belin) dans une version remodelée, où le passage en cause aujourd'hui a été édulcoré.

"Les enseignants qui veulent travailler sur l'esclavage peuvent utiliser ce livre, qui reste destiné aux adolescents. C'est une histoire très violente", a-t-elle estimé.

"Cette erreur d'appréciation a été reconnue par l'enseignant comme par sa hiérarchie (...). Pour le bien des enfants, il convient maintenant que chacun retrouve les voies du dialogue et du respect mutuel", a réagi de son côté la maire (Front de Gauche) de la commune, Marjolaine Rauze, appelant à "l'apaisement".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités