Vieillissement, graffitis, rayures sur les vitres, lacération des sièges… Le temps et les usagers mènent la vie dure aux RER. Alors qu’un rapport remis hier à l’Assemblée nationale exige une rénovation de ce réseau «vieillissant», la SNCF a ouvert les portes de son atelier à la presse au Technicentre de Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours (Indre-et-Loire). Elle y envoie chaque année une trentaine de RER C, D et trains de banlieue en rénovation. Environ 500 ouvriers et ingénieurs désossent entièrement les RER avant de les repeindre et d’en restaurer l’intérieur, des sols aux sièges en passant par les vitres.
«Pratiquement toutes les fenêtres qui arrivent ici ont été gravées par des usagers, soit une centaine de vitres par voiture. Elles sont toutes changées», explique Christelle Roméo, qui dirige le chantier fenêtres. Jusqu’à 192 sièges par voiture sont eux aussi remplacés par des neufs, renforcés avec des cottes de mailles censées résister aux lacérations. Au bout d’un ou deux mois, un train refait à neuf peut repartir sur les rails franciliens pour encore vingt ans.
Ce passage à l’atelier permet aussi de tester de nouveaux équipements. Des écrans d’information aux voyageurs et 5 000 caméras de vidéoprotection, soit une par porte, vont progressivement faire leur apparition sur le réseau. La SNCF expérimente également un nouveau système de diffusion des messages d’information, directement depuis la tour de contrôle. Au total, 304 trains devraient être rénovés d’ici à 2017, pour un budget de 324 millions d’euros, soit le dixième du prix d’achat de nouvelles rames.