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Les acteurs de la petite enfance interpellent les candidats

Les professionnels de la petite enfance réunis dans le collectif "Pas de bébé à la consigne" demandent aux candidats à la présidentielle de s'engager précisément sur l'accueil des tout-petits en France, qui souffre d'un manque criant de places et de professionnels formés.[AFP/Archives]

Les professionnels de la petite enfance réunis dans le collectif "Pas de bébé à la consigne" demandent aux candidats à la présidentielle de s'engager précisément sur l'accueil des tout-petits en France, qui souffre d'un manque criant de places et de professionnels formés.

Le collectif, créé en 2009, doit rencontrer mardi soir des représentants du Parti socialiste, du Front de Gauche, d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et du MoDem, selon son porte-parole, le Docteur Pierre Suesser, interrogé par l'AFP.

"Le collectif souhaite que les candidats précisent leurs positions", ajoute le Dr Suesser, président du Syndicat national des médecins de protection maternelle et infantile.

Parmi les revendications du collectif, qui réunit une cinquantaine de syndicats et associations, figurent la création de 500.000 nouvelles places, "un plan national d'urgence de formation des personnels", le rétablissement de postes d'enseignants supprimés en maternelle ou encore le retrait d'un décret de 2010 qui a assoupli la réglementation des crèches.

Celles-ci accueillent environ 10% des 2,4 millions d'enfants de moins de trois ans.

"Pas de bébé à la consigne", qui avait organisé en 2010 une mobilisation sans précédent des éducateurs ou auxiliaires de puériculture, a donc envoyé un questionnaire aux états-majors des candidats.

Six ont répondu: Nathalie Arthaud (LO), François Hollande (PS), Eva Joly (EELV), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche), Philippe Poutou (NPA) et Nicolas Sarkozy (UMP). Leurs réponses sont publiées sur www.pasdebebesalaconsigne.com.

Marine Le Pen, la candidate du Front national, s'est quant à elle prononcée le 8 mars à la télévision en faveur d'une obligation pour les collectivités locales de créer des places en crèche.

A l'exception de l'entourage de M. Sarkozy, tous ceux qui ont répondu disent partager les inquiétudes du collectif, notamment sur le manque de places, évalué par un rapport de 2008 à environ 300.000, estimant que l'investissement dans la petite enfance permet de lutter contre les inégalités sociales et favorise le travail des femmes.

Les concurrents de M. Sarkozy critiquent aussi la politique menée par celui-ci. M. Poutou, par exemple, fustige "les attaques contre les crèches et les maternelles incessantes ces dernières années".

Si M. Hollande affirme qu"'investir dans la petite enfance (...) constituera l'une de (ses) priorités", il refuse de s'engager sur un chiffre, tandis que Mme Joly propose 400.000 nouvelles places d'accueil et M. Mélenchon 500.000.

Ces derniers promettent aussi d'abroger le décret dit "Morano" de 2010 qui permet aux crèches d'accueillir ponctuellement plus d'enfants et y réduit le nombre de professionnels qualifiés. M. Hollande, lui, propose d'en "évaluer les effets".

Les candidats, en dehors du président sortant, promettent de mettre l'accent sur la formation des personnels ou de rendre le métier d'assistante maternelle "plus attractif" (M. Hollande).

Ils s'engagent aussi à augmenter la scolarisation des enfants de moins de trois ans en maternelle, passée selon le Centre d'analyse stratégique de 35% en 2000 à 14% en 2010, via essentiellement des embauches d'enseignants.

Le cabinet du président de la République, qui indique "transmettre" les questions du collectif à l'équipe de campagne de M. Sarkozy, rappelle pour sa part que "l'Etat a consacré, depuis 2007, à la politique familiale deux fois plus de moyens que les autres pays" européens, créé 200.000 places (en crèche et chez les nounous) et lancé les maisons d'assistantes maternelles ou encore les jardins d'éveil, intermédiaires entre école et crèche.

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