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Toulouse : les voisins priés de se calfeutrer

Les voisins du présumé tueur au scooter ont été réveillés brutalement dans la nuit de mardi à mercredi, par des coups de feu dans la rue ou un appel téléphonique émanant la police leur disant de se mettre à l'abri.[AFP]

Les voisins du présumé tueur au scooter ont été réveillés brutalement dans la nuit de mardi à mercredi, par des coups de feu dans la rue ou un appel téléphonique émanant la police leur disant de se mettre à l'abri, ont-ils raconté à l'AFP.

"La police m'a appelée vers 05H00 et quelques rue du Sergent Vigné pour me dire de ne pas sortir, de ne pas m'approcher de la fenêtre, et quand j'ai demandé pourquoi, on m'a dit qu'on ne pouvait pas me répondre et on m'a conseillé d'allumer la télé pour comprendre", rapporte Julie. Elle habite dans un petit immeuble situé en face de celui du 17 rue du Sergent Vigné, au coeur du quartier résidentiel de la Côte pavée, où le suspect de 24 ans, se revendiquant d'Al-Qaïda, était toujours cerné par les forces de l'ordre vers 09H00.

Elle parvenait à distinguer une soixantaine de policiers dans la rue, une partie seulement du dispositif des quelque 300 hommes déployés pour interpeller le jeune homme, apparemment retranché au premier étage de ce petit immeuble HLM.

Une petite cité "assez calme, sans problèmes" selon la jeune femme, mais qu'Alain, un élégant médecin du voisinage, compare au "camp de Petibonum" d'Astérix, car les cinq étages de briques et ciment un peu terne tranchent dans cette zone pavillonnaire.

Corneille, un pasteur évangélique sud-africain dont la maison et l'église sont situées piles en face de l'immeuble, a reçu un coup de fil similaire de la police. La famille et ses quatre enfants âgés de 1 à 7 ans, calfeutrés dans les chambres de l'arrière de la maison, n'osaient même pas jeter un coup d'oeil dans la rue. "Les enfants ont eu peur des coups de feu", témoignait-il.

Selon Julie, il y a eu "quatre séries de coups de feu, comme des pétards, comme un feu d'artifice, espacées de trois à quatre minutes".

Les voisins semblaient avoir du mal à croire que l'auteur présumé, depuis le 11 mars, de sept assassinats, visant trois militaires et quatre juifs, puisse habiter ce quartier tranquille.

"On se doutait bien que l'homme était toulousain, mais on l'imaginait pas ici, car ce n'est pas un quartier qui craint", avançait Alain.

Roland, qui a pu sortir du périmètre de sécurité pour se rendre à son travail juge "inimaginable de penser qu'il était dans le quartier", "un quartier sans histoires". Pourtant, dès qu'il a entendu des échanges de coups de feu, "il a tout de suite pensé au tueur en série".

Julie, une étudiante en art de 24 ans, jugeait "bluffant de savoir qu'il était à côté". "Peut-être je l'ai croisé, peut-être je lui ai dit bonjour, c'est complètement surréaliste", confiait-elle.

Elle aurait plutôt vu ce "fou furieux" dans le quartier populaire du Mirail "plutôt que dans un quartier bourgeois". Avant de sortir, elle avait passé une heure, "interloquée", devant une chaîne d'information en continu.

Le caporal-chef Nabil Telmat, un voisin qui travaille à l'état-major de la 11e DP, à la caserne Niel de Toulouse, se disait "soulagé et rassuré" qu'apparemment l'homme suspecté ne soit pas un militaire, "un collègue de retour d'Afghanistan, fragilisé".

La police a indiqué préparer une cellule de soutien psychologique prête à intervenir auprès des résidents choqués, dès que l'intervention serait terminée.

Selon le ministre de l'Intérieur, le jeune homme "se revendique être un moudjahidine, appartenir à al-Qaïda et avoir voulu venger des enfants palestiniens autant qu'avoir voulu s'en prendre à l'armée française compte tenu de ses interventions à l'extérieur".

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