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Police et gendarmerie peinent à recruter en Ile-de-France

Pour ouvrir leur recrutement, police et gendarmerie ont chacun leurs dispositifs d'égalité des chances, des programmes destinés à la promotion sociale de jeunes de milieux défavorisés mais qui "n'accrochent pas en Ile-de-France".[AFP/Archives]

Pour ouvrir leur recrutement, police et gendarmerie ont chacun leurs dispositifs d'égalité des chances, des programmes destinés à la promotion sociale de jeunes de milieux défavorisés mais qui "n'accrochent pas en Ile-de-France".

En 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, crée les cadets de la République pour permettre à des jeunes en échec scolaire ou issus de quartiers sensibles de préparer le concours de gardien de la paix.

Recrutés sans conditions de diplôme, ils signent un contrat de trois ans, renouvelable une fois et reçoivent une formation d'adjoint de sécurité, pour pouvoir assister des policiers titulaires. Depuis 2005, 900 cadets sont ainsi recrutés chaque année en France.

Remise à niveau, cours de procédure pénale, manipulation des armes... A Draveil, dans l'Essonne, une vingtaine de jeunes majeurs préparent le concours.

"Il faut tenir le rythme, on a pas mal de choses à apprendre (...) mais on est très bien préparés", commente Flora Magnol, 19 ans, originaire de Crosnes (Essonne). La formation est gratuite et les cadets sont logés et reçoivent une allocation de 600 euros mensuels. Malgré cela, les candidatures n'affluent pas.

"Pour la prochaine promotion, nous avons 56 places mais nous ne sommes pas sûrs d'atteindre ces quotas", regrette Agnès Balançon, commandant de police, chef du centre régional de formation.

"En Ile-de-France, ça n'accroche pas. Le métier de policier n'est pas très porteur dans les cités", constate-t-elle.

Dans son quartier sensible des Mureaux (Yvelines), Boubakar Tounkara, un cadet de 18 ans, a essuyé des critiques: "On m'a dit que je n'ai pas choisi le bon camp" , témoigne le jeune homme qui se dit "déterminé" et "fier de porter l'uniforme".

La gendarmerie "invisible" en Ile-de-France

A l'école nationale des officiers de police (Ensop), en Seine-et-Marne, Jérôme Yilmaz, 23 ans, est le seul Francilien parmi la vingtaine d'élèves de la classe préparatoire intégrée, qui prépare des jeunes de milieux populaires titulaires d'une licence au concours d'officier.

Pourtant, "il y a des policiers potentiels en banlieue", estime ce jeune homme originaire de Seine-Saint-Denis qui a "retrouvé pas mal d'amis de collège quand (il a) passé le concours de gardien de la paix".

"On a plus de candidats de milieu rural. En résumé, les jeunes de banlieue ne veulent pas entrer dans la police", estime la commissaire principale de l'Ensop, Claudie Fershaud, qui attribue ce désintérêt à "un problème de communication": "L'image de la police n'est pas bonne dans ces quartiers-là".

La gendarmerie aussi peine à recruter dans la région, mais pas pour les mêmes raisons, selon le colonel Pierre Caudrelier, chef du bureau du recrutement: "La gendarmerie est invisible en Ile-de-France, il n'y a pas de brigade à Paris et en petite couronne. On est sous-représentés".

Depuis 2010, la gendarmerie a aussi sa classe préparatoire intégrée et ses gendarmes adjoints volontaires (GAV), l'équivalent des ADS de la police. Entre 3.700 et 7.300 GAV sont recrutés, sans conditions de diplômes, chaque année.

Mais l'engouement des jeunes des quartiers pour ces dispositifs dépendra aussi des places offertes aux concours, qui tendent à se réduire.

Il y a 6 ans, plus de 5.000 places étaient ouvertes au concours de gardien de la paix. L'année dernière seules 450 places étaient à pourvoir pour plus de 20.000 candidats.

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