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Le frère de Mohamed Merah nie avoir aidé le tueur au scooter

Abdelkader Merah, le frère du tueur au scooter Abdelkader Merah doit être présenté à un juge ce dimanche. [KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Le frère aîné de Mohamed Merah, Abdelkader, qui devrait être présenté à un juge dimanche, nie avoir aidé le tueur à scooter mais se dit fier de son cadet, mort sous les balles du Raid après avoir revendiqué sept meurtres, selon la police.

"Son frère est au coeur de notre enquête pour reconstituer le parcours de Mohamed Merah et tenter de déterminer s'il y avait ou non une structure derrière eux", a-t-on indiqué de source proche de l'enquête.

Transférés samedi matin de Toulouse au siège de la Sous-direction antiterroriste (SDAT), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Abdelkader Merah, 29 ans, et sa compagne devaient terminer tôt dimanche les quatre jours de garde à vue possibles en matière de terrorisme. Il avaient été interpellés mercredi chez eux à Auterive, à 40 km de Toulouse.

Les enquêteurs n'auraient pas retenu de charges contre la belle-soeur en l'état des investigations, selon une source proche du dossier. Abdelkader Merah pourrait être déféré tôt dimanche matin devant un juge d'instruction antiterroriste après l'ouverture d'une information judiciaire, selon cette source.

Sa compagne "réfute toute incrimination dans l'affaire" et explique que son conjoint "n'était pas là en permanence", affirmant tout ignorer "d'une vie en parallèle, très secrète" évoquée par les enquêteurs, selon son avocat Me Guy Debuisson, sur BFMTV.

Cette femme a dit aux enquêteurs "en ce qui me concerne, je n'ai rien à me reprocher. Je suis très surprise et très choquée d'être en garde à vue", a ajouté son avocat.

Abdelkader Merah était présent au moment du vol du puissant scooter dont s'est servi Mohamed pour aller assassiner froidement trois enfants et un enseignant juifs et trois parachutistes en huit jours, d'après une source policière.

L'aîné a également affirmé avoir accompagné son frère chez le concessionnaire Yamaha, où il s'était rendu le 6 mars pour demander en vain comment désactiver le système de géolocalisation du deux roues. Une version contredite par le commerçant.

Il aurait également longuement dîné avec son cadet le 18 mars, la veille de l'attaque de l'école juive, selon une source proche de l'enquête, confirmant partiellement une information du Parisien.

L'examen du contenu des ordinateurs de l'aîné des frères Merah n'a pour l'heure rien révélé de probant et la perquisition de son domicile n'a mis au jour ni arme, ni explosif, selon la police.

La mère de Mohamed Merah, interpellée mercredi, a été relâchée vendredi soir. Selon son avocat, Me Jean-Yves Gougnaud, elle est minée par un "sentiment de culpabilité et de remords".

Merah, 23 ans, était seul au moment des tueries. Les expertises balistiques ont d'ailleurs permis aux enquêteurs d'identifier l'arme des crimes, un pistolet automatique Colt .45, découvert mercredi lors de la fouille d'une Clio.

Mais les enquêteurs cherchaient à savoir si Abdelkader Merah lui a apporté une aide financière ou logistique. Selon une source policière, l'aîné a notamment fait, pour le compte de son frère, des achats, dont il reste à déterminer la nature.

L'homme est connu par les services de police pour son engagement de longue date en faveur d'un islam radical.

Mercredi, le procureur de Paris, François Molins, expliquait qu'Abdelkader Merah était "apparu en 2007 comme impliqué" dans une filière d'acheminement de jihadistes en Irak, sans toutefois être mis en examen.

Deux jeunes hommes avaient été arrêtés en Syrie au moment de passer en Irak et un coup de filet en France avait permis d'interpeller au total onze hommes, dont huit avaient été condamnés à Paris en 2009 à des peines de six mois à six ans.

L'un des deux hommes arrêtés en Syrie, condamné à cinq ans de prison, s'est retrouvé apparenté à la famille Merah, son père partageant la vie de la mère d'Abdelkader et Mohamed.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, avait décrit Mohamed Merah comme un petit délinquant qui s'est radicalisé "dans un groupe d'idéologie salafiste" toulousain, groupe qui n'était toutefois pas soupçonné par les services d'entretenir de projet criminel.

Le tueur au scooter a dit dans les discussions qu'il a menées avec les négociateurs du Raid avant de mourir qu'il aurait acheté ses armes "grâce à des cambriolages ou des hold-up" et "les aurait payées 20.000 euros", a déclaré samedi sur BFM-TV le coordinateur national du renseignement, Ange Mancini.

Nicolas Sarkozy a défendu "l'honneur du Raid et des forces de police qui ont mis fin" à "la trajectoire d'un individu monstrueux".

Le plan Vigipirate écarlate, activé lundi dans la région Midi-Pyrénées, une première en France, a été levé.

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