En direct
A suivre

17 islamistes présumés maintenus en garde à vue

lDix-sept islamistes radicaux présumés, interpellés vendredi lors d'un coup de filet critiqué comme "électoraliste" par une partie de l'opposition, ont vu leur garde à vue prolongée samedi.[AFP]

Dix-sept islamistes radicaux présumés, interpellés vendredi lors d'un coup de filet critiqué comme "électoraliste" par une partie de l'opposition, ont vu leur garde à vue prolongée samedi, la police affirmant de son côté que certains "semblaient préparer un enlèvement".

Selon le ministre de l'Intérieur Claude Guéant et Nicolas Sarkozy, ce coup de filet a permis la saisie d'armes, notamment des kalachnikov. Cependant, au moins deux de ces kalachnikov sont démilitarisées, c'est-à-dire inaptes au tir, a dit une source proche de l'enquête, confirmant une information d'Europe 1.

Défendant "la continuité" de l'action gouvernementale face au terrorisme, M. Guéant a affirmé au Parisien "que les membres de pratiquaient des entraînements physiques hebdomadaires qui peuvent s'apparenter à des séances paramilitaires", ajoutant qu'il n'y a pas "à ce stade" d'autres groupes du même type dans le collimateur.

Ces interpellations ont eu lieu vendredi à l'aube en Ile-de-France, en région nantaise, dans l'agglomération lyonnaise, en Provence-Alpes-Côte d'Azur et à Toulouse.

Parmi les interpellés figure Mohammed Achamlane, leader de Forsane Alizza ("Les Cavaliers de la Fierté"), un groupe salafiste radical dissous en février par le ministre de l'Intérieur, qui l'accusait de préparer la lutte armée.

Dix-sept personnes étaient encore en garde à vue samedi matin après ces interpellations opérées dans le cadre d'une information judiciaire pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ouverte début mars.

Leur garde à vue peut durer quatre jours dans le cadre antiterroriste, soit jusqu'à mardi matin.

Pour le chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, ce coup de filet, largement médiatisé un peu plus d'une semaine après la mort de Mohamed Merah, se justifie par la "dangerosité" des membres de Forsane Alizza.

"On bosse depuis octobre sur eux (...). Le groupe avait été dissous depuis le 29 février et les avoirs de 26 d'entre eux ont été gelés mais ils continuaient à suivre un entraînement physique, dans les parcs, les bois et recherchaient des armes", a dit M. Squarcini au quotidien La Provence.

"Ce sont des Français qui s'entraînent sur le territoire. Il y avait des séances collectives d'aguerrissement, avec un discours très violent, un endoctrinement religieux", a-t-il encore affirmé.

"C'est un groupe constitué d'une véritable dangerosité", qui cherchait à "se structurer de façon solide" et "voulait nommer des émirs dans chaque région", a-t-il ajouté. "Ils semblaient préparer un enlèvement. En revanche, sur le financement, on attend encore qu'ils s'expliquent", a-t-il précisé.

Des accusations que conteste l'avocat du leader de Forsane Alizza, Me Benoit Poquet. "Mon client réfute fermement avoir jamais participé de près ou de loin à une quelconque entreprise terroriste" et "dénonce la tentative de récupération médiatique et politique, opportunément orchestrée en pleine période électorale", a déclaré l'avocat au quotidien nantais Presse Océan.

La DCRI a été critiquée récemment sur d'éventuelles failles dans la surveillance de Mohamed Merah, qu'elle avait repéré notamment en raison de ses voyages en Afghanistan et au Pakistan en 2010 et 2011.

Vendredi, une partie de l'opposition avait dénoncé la médiatisation de l'opération visant les milieux islamistes radicaux, l'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement parlant d'une "instrumentalisation" tandis que le Front national fustigeait "un coup de filet électoraliste".

Gouvernement et PS s'affrontent en parallèle sur les suites des tueries de Mohamed Merah, l'exécutif ayant refusé l'audition des chefs des services de renseignement prévue par la majorité socialiste du Sénat.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités