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Jockeys : peu d'élus, quelques stars et pas de milliardaires

Chaque année, 700 jeunes, souvent de petite taille, intègrent une école de courses pour devenir jockey, mais une minorité d'entre eux réalisent leur rêve : le métier compte peu d'élus, quelques stars et "pas de milliardaires".[AFP/Archives]

Chaque année, 700 jeunes, souvent de petite taille, intègrent une école de courses pour devenir jockey, mais une minorité d'entre eux réalisent leur rêve : le métier compte peu d'élus, quelques stars et "pas de milliardaires".

L'école des courses, l'Afasec, forme dans ses cinq écoles (trot et galop) aux métiers de jockey, mais surtout de lad ou cavalier d'entraînement.

"Les jeunes, de tous les milieux sociaux, intègrent l'école par passion pour les chevaux et le turf. Ils suivent une formation par alternance à l'école et chez un maître de stage ou entraîneur, mais seulement 2 à 5% des meilleurs seront jockeys", raconte Penny Szczepaniak, porte-parole de l'Afasec.

Aujourd'hui, la France compte 700 jockeys, deux tiers en plat et un tiers en obstacles, qui s'affrontent, en une année, dans près de 7.000 épreuves de galop, pour un salaire moyen mensuel de 2.000 à 4.000 euros.

"C'est un métier très difficile et c'est un mythe de croire que les jockeys sont milliardaires !", explique à l'AFP Ronan Thomas, président de l'association des jockeys.

"Seuls les dix meilleurs gagnent environ 50.000 euros par mois. On est très loin des salaires des footballeurs!", affirme le pilote de pur sang.

Les jockeys français sont nombreux à tenter leur chance à l'étranger, en Europe mais aussi au Japon, aux Etats-Unis et aux Emirats Arabes Unis où se disputent les plus belles confrontations de la planète course.

Olivier Peslier, un des meilleurs Français, court en Angleterre, au Qatar et à Dubaï, ce qui lui assure un complément de revenus substantiel et lui permet d'apprendre d'autres techniques de monte.

Il fait partie, comme Christophe-Patrice Lemaire, Christophe Soumillon et Thierry Jarnet du Top Ten des jockeys de plat, tandis que Christophe Pieux et David Cottin figurent au tableau d'honneur des meilleurs jockeys d'obstacles.

"Grâce à mes trois victoires d'affilée avec Goldikova dans la Breeder's Cup aux Etats-Unis qui est dotée de trois millions de dollars de prix, j'ai cumulé 630.000 dollars, les plus gros gains de ma carrière", dit Olivier Peslier, 39 ans, rappelant que "l'Etat lui ponctionne plus de la moitié de ses gains en tant que travailleur indépendant".

Un métier dangereux

Le jockey est rémunéré selon ses résultats en courses, qu'il travaille à son compte ou pour un patron.

Selon France Galop, organisateur des courses, un jockey perçoit en moyenne 7% de l'allocation ou prix de la course. L'épreuve la moins dotée s'élève à 6.000 euros, tandis que le prix de l'Arc de Triomphe qui sacre le pur sang champion du monde est la course la plus richement pourvue en France avec quatre millions de récompenses.

"Plus on gagne de courses, plus on gagne d'argent. On nous confie alors les cracks dans des épreuves bien rémunérées. C'est pourquoi, les meilleurs sont les plus riches", ajoute Ronan Thomas, jockey en freelance qui réalise un chiffre d'affaires mensuel de 7.000 euros.

Mais, la majorité des jockeys sont salariés chez un entraîneur. Ils montent des "lots" (plusieurs chevaux) à l'entraînement le matin et l'après-midi en courses.

"Aujourd'hui, il y a des courses quasiment tous les jours. On est donc toujours sur les routes et les pistes. On doit aussi faire un régime draconien et énormément de sport", témoigne le jockey de 34 ans qui, comme ses confrères, devrait prendre sa retraite entre 40 ans et 45 ans.

En outre le métier n'est pas sans risques. Les pur sang qui dépassent la vitesse de 60 km/h provoquent de nombreuses chutes, parfois mortelles. Chaque année, 400 jockeys déclarent des arrêts de travail à cause des accidents. "C'est le deuxième métier à risque à la Mutualité sociale agricole", rappelle Ronan Thomas.

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