En direct
A suivre

Bataille juridique autour d'un ticket de Loto gagnant

Un jeu de grattage de la Française des Jeux. [EMILIEN CANCET/AFP]

Le tribunal d’instance de Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, délibérera demain dans une affaire qui oppose deux amis qui se disputent le gain d’un pactole d’un million d’euros remporté à un jeu de la Française des Jeux.

Des amis de trente ans. Voilà ce qu’étaient jusqu’à il y a peu  Cheikh Guendouzi, 74 ans, patron du bar-tabac L'Écrevisse à Villeneuve-sur-Lot, et Messaoud Boudissa, 80 ans, l’un de ses plus fidèles clients. Mais depuis l’été dernier, les deux hommes se déchirent au sujet d’un ticket d’un jeu de la Française des Jeux : un ticket à deux euros dont ils estiment tous les deux être propriétaire, et qui a rapporté un pactole d’un peu plus d’un million d’euros.

Ironie du sort, c’est un ticket "d’Amigo", qui signifie ami en espagnol, que se disputent les deux hommes : ce jeu, lancé en 2011 par la Française des Jeux, était censé, selon Patrick Buffard, le directeur général adjoint en charge du marketing de la FDJ, "être la vitrine d’une nouvelle convivialité". Ce qui n’est pas vraiment le cas dans l’affaire en question !

Le 31 juillet dernier, Messaoud Boudissa se rend au bar de l’Ecrevisse et mise pour 20 euros sur divers jeux de grattage, sans rien gagner. A court de liquidités, il demandé à Cheikh Guendouzi, le patron de l’établissement et donc l’un de ses plus vieux amis, de lui prêter de l'argent pour tenter à nouveau sa chance en jouant cette fois à Amigo. Pour ce dernier, le deal est simple : « Si tu gagnes, on partage ; si tu perds, tu me rembourses. » Sept clients présents dans le bar cet après-midi là en attestent d’ailleurs.

Mais lorsqu’il s’avère que le fameux ticket à deux euros rapporte un gros lot d’un peu plus d’un million d’euros, Messaoud Boudissa n’entend plus partager le gain et c’est donc à lui que la Française des Jeux verse le pactole. Car le règlement de la FDJ en la matière est formel : le gain est payé au porteur du ticket.

Cheikh Guendouzi saisit alors la justice pour tenter de récupérer ce qu’il estime être son dû.

Pour son avocat, le fait que ce soit lui qui ait payé le ticket à son ancien ami, les lie juridiquement. "C‘est comme s’ils avaient une société en participation, explique Maître  Veyssière, son avocat. En vertu de celle-ci, le millionnaire doit donc la moitié de ses gains à son prêteur". Mais dans cette affaire, c’est parole contre parole car Messaoud Boudissa, lui, maintient une toute autre version des faits : c’est lui a acheté le ticket avec son propre argent.

C’est donc au tribunal d'instance de Villeneuve-sur-Lot qu’il adviendra de déméler le vrai du faux et de trancher demain dans cette affaire : en attendant, les 500 000 euros du contentieux sont bloqués en vertu d'une saisie conservatoire. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités