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Grève inédite des danseuses du Crazy Horse

Une danseuse du Crazy Horse. [FRANCK FIFE / AFP]

Elles ne se déshabilleront pas ce soir : les danseuses du Crazy Horse, le célèbre cabaret parisien, ont entamé depuis mardi la première grève de leur histoire afin d'obtenir des augmentations de salaire et une meilleure reconnaissance de leur prestations sur scène, entièrement nues.

Face à cette "situation inédite", la direction du cabaret a été "contrainte d'annuler les représentations" de mardi et de mercredi, selon un communiqué transmis à l'AFP.

"Cela fait des années qu'on leur demande d'avoir un peu plus de considération pour notre métier. Notre salaire ne tient pas du tout compte de la charge de travail qui est la nôtre et de notre nudité", explique la déléguée syndicale des danseuses, Suzanne Durand, alias "Liv mee not".

Une danseuse du célèbre temple parisien du "nu chic" travaille 5 à 6 jours par semaine et gagne en moyenne moins de 2.000 euros net par mois, "le salaire plus bas du métier à Paris", selon elles.

"La direction aime à donner à voir dans les reportages que nous sommes des bijoux, des objets de désir sélectionnés avec rigueur. On aimerait que les salaires soient à la hauteur de cette réputation et de la noblesse de ce lieu d'exception", estime pour sa part Zonnie Rogenne, 22 ans, danseuse depuis trois ans au sein du cabaret.

S'il n'a aucun article dans le code du travail qui prévoit une augmentation en rapport avec la nudité, les "crazy girls" ne veulent pas être considérées comme de "vulgaires danseuses".

"Se produire nue tous les soirs, ce n'est pas évident du point de vue moral et physique. Etre payé à ce tarif là, ça revient à de la vulgarité. Quelle différence faites-vous alors entre une danseuse du Crazy Horse et quelqu'un qui travaille dans un +peep show+ ?", interroge la déléguée syndicale, âgée tout juste de 24 ans.

Depuis des mois, "des négociations sont en cours en vue d'une amélioration des conditions salariales", indique le communiqué.

Crée en 1951 par Alain Bernardin, le Crazy Horse se démarque des cabarets à plumes de la capitale en habillant les corps de ses danseuses par des projections de motifs (zébrures, pois...) et en faisant appel à des personnalités tels que Arielle Dombasle, Dita von Teese ou Clotilde Courau. Il a été racheté en 2005 par des investisseurs belges, Philippe Lhomme et Yannick Kalantarian, personnalités du spectacle et des médias.

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