De 150 à 200 personnes se sont réunies samedi après-midi à Toulon pour rendre hommage aux deux femmes gendarmes tuées dimanche dans le village de Collobrières (Var), a constaté un photographe de l'AFP.
Le rassemblement était organisé place de la Liberté, à l'initiative d'un ancien gendarme, David Galliari, qui avait lancé un appel sur Facebook. Selon lui, "beaucoup de citoyens, de militaires et de policiers en civil" avaient fait le déplacement. Plusieurs arboraient un brassard noir et la petite foule a entonné la Marseillaise.
"Nous voulions d'abord rendre hommage aux deux consoeurs assassinées en service et ensuite faire en sorte que ce drame ne reste pas un simple fait divers, essayer de faire bouger les choses et faire part du mécontentement du personnel par rapport au manque de moyens", a-t-il expliqué.
Pour Christine Lorin, qui a fondé l'association "Un chemin pour demain" après le décès de son fils de 27 ans et de trois de ses amis, tués par un chauffard dans un accident de la route en août 2011 en Italie, "on est dans le même schéma". Celui d'"un récidiviste laissé dans la nature et tant qu'il n'y a pas un massacre, cela n'interpelle pas forcément la République", a-t-elle déclaré, estimant que "les peines ne sont pas appliquées comme il se devrait".
Un recueil de condoléances était mis à la disposition du public, en vue d'être remis à la brigade de Pierrefeu-du-Var, où travaillaient Alicia Champlon, un adjudant de 28 ans, et Audrey Bertaut, maréchal des logis-chef de 35 ans.
Déjà condamné à plusieurs peines de prison, leur meurtrier présumé, Abdallah Boumezaar, qui a reconnu les faits, a été mis en examen et écroué mardi soir pour homicide volontaire et assassinat. Sa compagne est poursuivie pour "complicité et dissimulation de preuves".
C'est la première fois dans l'histoire de la gendarmerie que deux femmes gendarmes sont tuées lors d'une même opération.