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La perpétuité pour le meurtre d'un couple d'octogénaires

Des policiers à Viry-Châtillon, en avril 2012[AFP/Archives]

Un homme de 45 ans, récidiviste, a été condamné mercredi par la cour d'assises de l'Essonne à la perpétuité pour le meurtre particulièrement cruel d'un couple d'octogénaires, retrouvés bâillonnés, poignardés et brûlés en 2008 dans leur pavillon de Viry-Châtillon.

Cette peine est assortie d'une période de sûreté de 18 ans, alors que l'avocat général avait demandé que cette durée automatique soit portée à 22 ans.

"Il a commis un acte monstrueux. Mais ce n'est pas un monstre, c'est un homme, il est responsable de ses actes", a déclaré la représentante du ministère public.

"La peine ne réparera pas la perte. La justice n'est pas vengeance. Mais vous avez la responsabilité de protéger la société. (...) Il n'est pas apte à rejoindre avant de très longues années la société des hommes", a-t-elle poursuivi, jugeant le risque de récidive "majeur".

Déjà condamné en 1990 à 15 ans de réclusion par la cour d'assises de Gironde pour avoir tué un homme de 44 coups de couteau, Carlos Manuel Fernandes Oliveira comparaissait depuis vendredi pour la mort le 4 novembre 2008 d'un homme de 85 ans et son épouse de 79 ans.

Les deux retraités, mariés depuis 60 ans, avaient été retrouvés poignardés, bâillonnés et brûlés dans la chambre du pavillon qu'ils avaient fait construire. Le mari était ligoté à même le sol.

Identifié par des témoins à proximité du domicile des victimes chez qui il avait effectué des travaux quelques mois auparavant, l'accusé avait reconnu en garde à vue le double homicide, commis selon lui sous l'emprise de l'alcool. Près de deux ans plus tard, pendant l'instruction, il avait mis en cause un autre homme, dont il a dit au cours du procès n'être que le "complice".

Dans ses dernières déclarations avant délibération du jury, Carlos Manuel Fernandes Oliveira a "demandé pardon" au fils unique des victimes, qui a quitté la salle peu après. "Je m'excuse d'avoir entraîné un ami chez vous qui n'aurait pas dû être là", a-t-il lancé.

Entendu comme témoin assisté faute d'éléments matériels et de mobile apparent, cet homme, prénommé Hassan, a clamé son innocence.

Son audition, lundi pendant plus de deux heures, a donné lieu à un échange de noms d'oiseaux. Cet informaticien, qui dit vivre de son boursicotage, a expliqué avoir été "très marqué" par le fait d'être menotté devant ses enfants.

Carlos Manuel Fernandes Oliveira, de son côté, a martelé qu'il ne l'avait mis en cause que tardivement parce que cet ancien ami aurait menacé ses enfants.

Mais l'avocat général a qualifié cette version de "joli mensonge dans lequel il s'est enfermé", relevant "des explications floues" de l'accusé, contre lequel "des faits tangibles, on en a beaucoup".

L'avocat de l'accusé, Me Souleymane Ka, a souligné les nombreuses "incertitudes" qui entouraient le dossier.

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