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La rive gauche de la Seine bientôt en partie piétonne

Des voitures circulent sur les voies sur berges de la rive gauche de Paris, le 11 octobre 2010.[AFP/Archives]

Une partie de la rive gauche de la Seine à Paris sera piétonne à partir du printemps 2013, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ayant levé le blocage de son prédécesseur François Fillon à ce projet-phare du dernier mandat du maire Bertrand Delanoë (PS).

"Par un courrier en date du 10 juillet, le Premier ministre vient de me faire part de sa décision de lever toutes les réserves émises en janvier dernier par son prédécesseur au sujet du projet de reconquête des voies sur berges le long de la Seine", a annoncé dans un communiqué M. Delanoë, ajoutant: "je me réjouis de cette décision qui met fin au blocage brutal, instrumenté par François Fillon à des fins partisanes".

"Au printemps 2013, ce sont plus de 4 hectares qui offriront à tous, entre le musée d'Orsay et le pont de l'Alma, des occasions nouvelles de promenades, d'animations et de loisirs", grâce aux nouveaux aménagements prévus, précise le maire de Paris.

Mais pour Jean-François Lamour, chef de l'opposition UMP au conseil de Paris, avec la fermeture des voies sur berges aux automobiles, "nous ne pourrons plus circuler dans le coeur de Paris".

L'ouverture aux seuls piétons des quais bas rive gauche sur 2,3 km dans un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco était initialement prévue cet été.

Mais en janvier, François Fillon, encore Premier ministre, avait refusé "dans l'immédiat" la caution de l'Etat, propriétaire des berges, du fait de "manquements" et "défauts" de ce projet. Il se référait à des "réserves" émises par la commission d'enquête ayant rendu un avis favorable.

M. Delanoë avait aussitôt dénoncé "un diktat du gouvernement", alors que M. Fillon avait annoncé sa candidature aux législatives dans la 2e circonscription de Paris. Depuis M. Fillon a été élu député de cette circonscription, où vont se dérouler les travaux.

"A un soi-disant diktat de François Fillon, Jean-Marc Ayrault a répondu par un autre diktat", s'est indigné M. Lamour. "Le problème, c'est le risque d'embolie du coeur de Paris, c'est ce qu'avait souligné la commission d'enquête, et aucune étude d'impact n'a été réalisée depuis", a-t-il poursuivi.

Il regrette aussi qu'aucune étude de transport alternatif n'ait été effectuée, de façon a reporter le trafic automobile vers les transports en commun.

Enfin, dit-il, "les travaux sont évalués à 40 millions d'euros". "Mais c'est la fourchette la plus basse et avant de se lancer il faut se demander s'il n'y aura pas d'autres coûts qui risqueraient d'alourdir cette opération, à la fois en investissements et en fonctionnement, au moment où la situation financière est tendue et où la Ville de Paris multiplie par quatre la location de ses équipements sportifs".

Selon M. Delanoë, au contraire, la décision de Jean-Marc Ayrault "confirme notamment qu'en matière de circulation automobile et d'activité fluviale, les études réalisées offrent toutes les garanties nécessaires à la poursuite du projet"

La Ville a par ailleurs maintenu son projet d'aménagement des berges rive droite dont les travaux se déroulent actuellement. Ce projet se traduira par l'installation de feux, de davantage de place pour les piétons et d'animations.

Dès septembre prochain, "la rive droite de la Seine aura un nouveau visage", promet le maire. Les liaisons actuelles entre les deux rives de la Seine seront facilitées et la sécurité des déplacements des piétons et des cyclistes renforcée.

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