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Paris a perdu plus de 15% de places de stationnement en 10 ans

Un policier verbalise pour stationnement illicite le 10 février 2012 à Paris[AFP]

Paris a perdu en dix ans plus de 15% de places de stationnement en surface, résultat d'une politique assumée par la municipalité mais qui suscite la grogne de certains habitants et des automobilistes de passage.

Trouver une place pour garer sa voiture à certaines heures et dans certains quartiers de Paris peut relever de l'exploit... Et pour cause, il y en a de moins en moins.

Depuis 2001, 23.000 places de stationnement en surface ont été supprimées dans Paris, "transformées" selon la Mairie "pour répondre à différentes exigences", notamment à "une mutation des usages des Parisiens".

Couloirs de bus, stations Vélib', places pour les deux-roues, et plus récemment stations Autolib'... Tout un espace autrefois dédié au stationnement est désormais affecté à ces nouveaux usages.

Selon les chiffres de la Mairie de Paris, 154.000 places de stationnement sont actuellement disponibles en surface, mais si on y ajoute les places "dans les immeubles privés et parkings, moins visibles mais bien là", le total s'élève à plus de 800.000.

Reste que si le trafic automobile a baissé de près de 20% en 10 ans dans la ville et que seulement 40% des ménages parisiens disposent d'une voiture aujourd'hui, "il y a parfois des endroits où c'est un peu difficile de trouver une place", reconnaît-on à la Mairie de Paris.

"Certains sont alors tentés de se garer là où ils n'ont pas le droit, sur les places handicapés par exemple, sur les places livraison, là où ils peuvent. Cela peut parfois devenir anarchique", confie une source policière.

Une pétition circule d'ailleurs sur le net "pour une augmentation rapide et significative" du nombre des places de stationnement dans Paris.

Procédures

"Ras-le-bol de ne plus pouvoir garer sa voiture à Paris ! Suffit de se prendre un PV parce qu'on ne trouve pas de place pour faire une course de 10 minutes dans son quartier", peut-on lire dans cette pétition au rayonnement pour l'heure confidentiel avec un peu plus d'une centaine de signataires. "Franchement c'est un cauchemar pour arriver à se garer à Paris, ça en devient scandaleux. Cela fait partie de la politique de la ville de dégoûter les automobilistes à se déplacer en voiture", s'étrangle l'auteur de cette pétition qui souhaite rester anonyme.

Certaines places sont réquisitionnées autour des ministères, des ambassades ou de certains grands axes stratégiques de la capitale, resserrant encore un peu plus le parc: ces réquisitions sont du ressort de la préfecture de police de Paris.

Récemment, un habitant du VIIe arrondissement, un quartier où se concentrent ministères, ambassades et services de l'Etat, excédé par la réduction drastique du nombre des places du fait de ces réquisitions, a remporté une petite victoire. Le tribunal administratif a en effet retoqué début juillet trois arrêtés préfectoraux, annulant ainsi la réquisition d'une centaine de places.

"Il s'agit uniquement de réquisitions pour faciliter l'organisation des ministères ou des ambassades, et pas pour des questions d'ordre public", a expliqué à l'AFP le président de cette association Benoît Guyot. "D'ailleurs d'autres arrêtés sont actuellement attaqués devant le TA", prévient-il.

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