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Portables, métaux... Les transports franciliens sous surveillance

Un agent de la brigade de sûreté de la SNCF en service dans un train de banlieue[AFP/Archives]

Vol de portables le jour, vol de métaux la nuit: les transports franciliens sont le théâtre d'une délinquance aux multiples facettes que traquent notamment les agents de la Sûreté générale de la SNCF (Suge).

Un enfant perdu, une bagarre, des tagueurs... "Il n'y a pas de routine" dans ce métier, souligne Agnès Laliberté, en charge de cinq équipes de la Suge sur la région Paris Sud-Est, qui concerne surtout le RER D, la plus grosse ligne SNCF de France avec 550.000 voyageurs par jour.

Enthousiaste, la jeune trentenaire "aime l'uniforme et le terrain". Son astuce: "je crie très fort, ça paralyse les gens". C'est comme cela qu'elle a interpellé en pleine nuit un voleur de cuivre que son équipe traquait depuis un mois et demi.

Le vol de cuivre est un véritable fléau pour la SNCF. En 2010, l'entreprise publique a recensé 3.350 vols de métaux soit une hausse de 181,5%, par rapport à 2009, pour un préjudice qu'elle a estimé à 30 millions d'euros. Et plus de 5.800 heures de retards des trains.

Autre cible des malfaiteurs: le vol de fret, certains containers stockés sur les voies étant vidés de leur contenus. Pour éviter cela, les équipes patrouillent, en particulier la nuit, parfois accompagnés d'un maître chien.

Le jour, les vols de portables sont la principale occupation des agents. Selon SNCF Transilien, ces vols représentent 60 à 70% des actes de délinquances constatées sur le réseau.

Sur la région Paris Sud-Est, les efforts de prévention et le renforcement des équipes de la Suge et de la police des transports sur le terrain (+40% d'heures de présence en 5 ans) semblent avoir payé: les vols de portable ont diminué de 22% entre janvier-juin 2011 et janvier-juin 2012.

"Parfois, c'est agressif, très agressif"

La moitié des 2.600 agents de la Suge travaillent en Ile-de-France, où circulent 40% des trains gérés par la SNCF, utilisés chaque jour par plus de 3 millions de passagers.

En uniforme bleu marine et rangers, munis d'un revolver, d'un tonfa (une sorte de matraque), de menottes et d'une bombe lacrymogène, ils assurent la surveillance du réseau.

"Le but, c'est de montrer une présence, rassurer la clientèle et les agents", explique Agnès Laliberté.

Contrairement à la police des transports (1.350 policiers en Ile-de-France), les agents de la Suge, qui ont le statut de cheminot, ne peuvent prendre un dépôt de plainte ou placer une personne en garde à vue mais ils peuvent interpeller quelqu'un en cas de flagrant délit.

Policiers et agents de la Suge travaillent régulièrement côte à côte pour assurer la sécurité sur un réseau de transports en commun utilisé chaque jour par près de 13 millions de franciliens.

"Parfois, c'est agressif, très agressif, ça peut aller jusqu'aux insultes", explique un agent sous couvert d'anonymat. "Ce qui change dans ce milieu confiné, c'est le monde, il peut y avoir très vite beaucoup de monde", ajoute-t-il.

Agnès Laliberté se souvient d'un guet-apens, où l'équipe s'est retrouvée encerclée par une cinquantaine de personnes: "ils lançaient des caddies, une bouteille est passée tout près de ma tête", se remémore-t-elle avec frayeur.

Mais le moment que tous redoutent, ce sont les accidents de voyageurs -un par jour sur l'ensemble du réseau SNCF: "on doit évacuer les gens de la rame, éviter qu'ils descendent sur les voies ou prennent des photos, comme je l'ai déjà vu", explique Mme Laliberté.

Malgré les insultes voire les crachats, elle se réconforte avec les paroles des passagers, surtout des personnes âgées et des femmes seules "contentes qu'on soit là".

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