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Air France: l'avis des pilotes, clé pour l'application de la restructuration

Le puissant syndicat de pilotes d'Air France SNPL doit faire connaître jeudi sa position sur le projet d'accord réorganisant leur travail et leurs rémunérations, un avis qui déterminera en grande partie la facilité d'application du plan de restructuration décidé par la direction.[AFP] Le puissant syndicat de pilotes d'Air France SNPL doit faire connaître jeudi sa position sur le projet d'accord réorganisant leur travail et leurs rémunérations, un avis qui déterminera en grande partie la facilité d'application du plan de restructuration décidé par la direction.[AFP]

Le puissant syndicat de pilotes d'Air France SNPL doit faire connaître jeudi sa position sur le projet d'accord réorganisant leur travail et leurs rémunérations, un avis qui déterminera en grande partie la facilité d'application du plan de restructuration décidé par la direction.

Les pilotes sont les derniers à s'exprimer sur les nouveaux accords d'entreprise, négociés catégorie par catégorie depuis le printemps et qui doivent permettre un gain de productivité de l'ordre de 20%. L'accord concernant les salariés travaillant au sol a déjà été entériné, tandis que celui des "personnels navigants commerciaux" (PNC) a été rejeté.

Air France l'a martelé pendant toute la durée des discussions: pas de licenciement si les syndicats signent. Un refus du texte par le SNPL pourrait compliquer la tâche de la direction, déjà en porte-à-faux avec les PNC.

Après un avis favorable de son organe de direction, le SNPL (70%) avait soumis à ses adhérents le nouvel accord d'entreprise négocié depuis le printemps. Les résultats devraient être connus jeudi en fin d'après-midi.

Pour être validé, un accord d'entreprise doit être signé par un ou des syndicats représentant au moins 30% des voix aux élections professionnelles. Le SNPL a donc seul les cartes en main.

Le SPAF, syndicat minoritaire de pilotes, avait observé cinq jours de grève fin juillet pour dénoncer les nouvelles conditions de travail et de rémunération prévues dans le plan triennal de restructuration, baptisé Transform 2015.

Réduction de 10% des effectifs

Dans le cadre de ce plan de redressement du groupe Air France-KLM, dont l'objectif est d'économiser 2 milliards d'euros à l'horizon 2015, Air France a décidé de réorganiser le travail de ses salariés (filiales comprises) afin d'augmenter leur productivité et de retrouver ainsi de la compétitivité.

Ce redressement passe par une réduction de 10% des effectifs d'ici à fin 2013. Sur les 5.261 personnes qui doivent partir (5.122 postes à équivalents temps plein), 1.681 candidats au départ sont à trouver chez les PNC (les hôtesses et stewards), 3.029 chez les "personnels au sol" et 550 chez les pilotes.

Pour résorber le sureffectif des pilotes, Air France a proposé des incitations à la mobilité, sur la base du volontariat, pour aller travailler pendant trois ans dans sa filiale Transavia, avec maintien du contrat de travail Air France et à la clé une "incitation financière" estimée à plusieurs dizaines de milliers d'euros.

Le SNPL a par ailleurs proposé au gouvernement l'instauration d'un dispositif permettant la mise à la retraite, pour les compagnies aériennes en difficulté, de pilotes pouvant prétendre à la retraite à taux plein. Eté oblige, le dossier n'a pas avancé.

Ce dossier pourrait peser sur le résultat du référendum du SNPL.

Mais la validation ou non des projets d'accord par les syndicats ne fera pas dévier le plan Transform de son but. Faute d'accord des syndicats, la direction appliquera unilatéralement de nouveaux accords.

La position de chaque catégorie n'a pas non plus d'incidences sur les autres catégories. Ainsi, les mesures prévues pour le sol seront appliquées puisque l'accord a été validé grâce à la signature des syndicats CFDT, CFE-CGC et FO (qui totalisent 46% des voix aux élections).

En revanche, pour les hôtesses et stewards, qui ont rejeté le projet d'accord, Air France a d'ores et déjà dénoncé des accords d'entreprises à durée indéterminée et va appliquer de manière unilatérale de nouveaux accords assortis éventuellement de licenciements secs.

Des syndicats de PNC demandent la réouverture des négociations, mais pas sur la base des 20 % d'économies recherchées, souligne l'Unac qui, dans l'attente de clarifications de la position de la direction sur ce sujet, n'exclut pas de déposer un préavis de grève en septembre.

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