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Héros ou "salauds", ils ont écrit avec leur sang et leurs larmes la Libération de Paris

Héros ou "salauds", ils ont écrit avec leur sang et leurs larmes la folle semaine de la Libération de Paris, il y a 68 ans, lors du soulèvement de la capitale contre l'occupant allemand et de l'arrivée de la 2e division blindée.[INP] Héros ou "salauds", ils ont écrit avec leur sang et leurs larmes la folle semaine de la Libération de Paris, il y a 68 ans, lors du soulèvement de la capitale contre l'occupant allemand et de l'arrivée de la 2e division blindée.[INP]

Héros ou "salauds", ils ont écrit avec leur sang et leurs larmes la folle semaine de la Libération de Paris, il y a 68 ans, lors du soulèvement de la capitale contre l'occupant allemand et de l'arrivée de la 2e division blindée.

- Mort le jour de ses 20 ans devant l'Ecole militaire

25 août 1944, 7h30. Porte d'Orléans. Le brigadier Pierre Deville du Régiment de marche de spahis marocains (RMSM), l'une des unités de la 2e DB, appelle ses parents au téléphone qui habitent Paris. "J'arrive", leur dit le jeune soldat qui fête ce jour-là ses 20 ans.

Fred Moore, commandant le peloton d'une dizaine de véhicules blindés et de 42 hommes où se trouvait le radio Pierre Deville, raconte à l'AFP : "Nos ordres étaient de prendre le contrôle des ponts du XVe et de pousser jusqu'à l'Ecole Militaire".

Une heure plus tard, "mon peloton arrive près de la Tour Eiffel et je reçois comme mission de +nettoyer le Champ-de-Mars+ devant l'Ecole Militaire occupée par les Allemands". Il faudra près de quatre heures de combats pour venir à bout des soldats allemands retranchés dans le bâtiment.

"Vers 11H00, se souvient ému Fred Moore, je compte mon premier tué à Paris, le brigadier Pierre Deville tué sur le Champ-de-Mars d'une balle dans le front par un tireur allemand".

Jeudi, une plaque à la mémoire de Pierre Deville a été dévoilée à l'angle du Champ-de-Mars par Fred Moore, chancelier de l'Ordre de la Libération.

- Un millier de plaques racontent l'Occupation et la Libération

Cette plaque s'ajoute au millier de plaques commémoratives qui conservent sur les murs de la capitale la mémoire des années noires de l'Occupation et celle de la semaine de la Libération.

François Tanniou, passionné du "devoir de mémoire", a entrepris de recenser sur un site (www.plaques-commemoratives.org) toutes ces plaques, dont plus de la moitié correspondent à la semaine de l'insurrection et de l'arrivée de la 2e DB.

Samedi après-midi, la traditionnelle cérémonie du 25 août sur le parvis de l'Hôtel de Ville se déroulera en présence de François Hollande.

Toutes ces plaques commémoratives seront fleuries : de la plus modeste ("Ici est tombé pour la libération Guillois Michel gardien de la paix 20 août 1944", 38 avenue de l'Opéra) à la plus connue, apposée à l'emplacement de l'ancienne gare Montparnasse, où le général Leclerc reçut la reddition du général von Choltitz, gouverneur militaire allemand de Paris.

- Quand des résistants se transforment en tortionnaires

Mais il n'y aura sans doute jamais de plaque commémorative sur un bel immeuble des années trente, près du square de l'avenue de Choisy (XIIIe). Deux cents personnes y furent incarcérées et torturées, et une trentaine exécutées d'une balle dans la tête, entre le 20 août et le 15 septembre 1944 par un groupe de résistants FTP (Francs-Tireurs et Partisans, organisation de résistance du PCF).

Dans "Ainsi finissent les salauds" (Robert Laffont, 2012), Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre dévoilent cet épisode peu connu de la Libération de Paris, marqué par l'exécution d'une trentaine d'hommes et de femmes soupçonnés - très souvent à tort - d'être des collaborateurs ou des miliciens.

Le terme de "salaud" employés par les auteurs était un mot couramment employé par le Parti communiste, notamment sous l'Occupation, pour stigmatiser ceux qu'il considérait comme des traîtres.

Les auteurs de ces exactions, qui jetaient ensuite dans la Seine les corps des suppliciés avec un pavé de grès attaché autour du cou, furent acquittés en 1955.

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