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Malgré les obstacles, des enfants roms reprennent le chemin de l'école

Les inscrire relève du parcours du combattant et les parents sont parfois réticents: cette année encore, des milliers d'enfants roms seront privés de rentrée des classes mais d'autres vont quitter mardi leurs bidonvilles et campements pour prendre le chemin de l'école.[AFP] Les inscrire relève du parcours du combattant et les parents sont parfois réticents: cette année encore, des milliers d'enfants roms seront privés de rentrée des classes mais d'autres vont quitter mardi leurs bidonvilles et campements pour prendre le chemin de l'école.[AFP]

Les inscrire relève du parcours du combattant et les parents sont parfois réticents: cette année encore, des milliers d'enfants roms seront privés de rentrée des classes mais d'autres vont quitter mardi leurs bidonvilles et campements pour prendre le chemin de l'école.

A Deuil-la-Barre (Val-d'Oise), où vivent depuis l'été 2010 une quinzaine de familles roms sur un terrain le long d'une voie ferrée, 21 enfants et adolescents partiront à l'école mardi, certains pour leur 3e rentrée consécutive.

Parmi eux: trois collégiennes affectées en classe d'accueil (CLA, destinée aux enfants nouvellement arrivés en France et ne maîtrisant pas le français), treize enfants scolarisés en école primaire, et cinq en maternelle.

Au jour le jour, il faut s'accrocher, souligne Monique de Martinho, du collectif Roms Deuil. "Les parents ne veulent pas les envoyer avec des vêtements sales à l'école. Donc parfois ils n'y vont pas car ils ont lavé leurs vêtements et ils ne sont pas encore secs", raconte-t-elle.

Pour les élèves roms vivant dans une ancienne zone industrielle de Triel-sur-Seine (Yvelines), il n'y a ni transport en commun ni ramassage scolaire. En hiver, "ils sont fragilisés lorsqu'il fait froid. Ils sont souvent malades et ratent l'école", remarque Fabienne Lauret, du collectif Romyvelines. Pas évident non plus de faire ses devoirs "lorsqu'on est cinq ou six entassés dans une caravane", selon la militante.

"Parfois, les enfants restent à la maison car leurs parents craignent une expulsion et ils ne veulent pas que cela arrive au moment où leurs enfants sont à l'extérieur", constate Mme de Martinho.

Résultat: une infime fraction des 5.000 à 7.000 enfants roms vivant en France arrive à suivre l'école avec assiduité, selon une étude de Romeurope réalisée en 2009.

"Perte de revenus" Pourtant, "60 à 70% des parents souhaitent vraiment que leurs enfants aillent à l'école", assure Serge Guichard, de l'assocation ASEFRR qui accompagne des familles roms dans l'Essonne.

"Il faut être réaliste, c'est aussi une perte de revenus pour les mères: quand elles mendient avec un enfant, ça rapporte plus", fait valoir Leonor Klein, du collectif de soutien des roms de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis).

A Noisy, dans un camp où vivent environ 60 personnes en lisière d'une déchetterie, six familles essaient --en vain pour l'instant-- de faire scolariser leurs neuf enfants et une adolescente.

Comme la famille Lingura, qui veut absolument que sa fille de 16 ans reprenne ses études interrompues à son départ d'Espagne il y a un an, après que tous les hommes ont perdu leur emploi sur les chantiers stoppés par la crise économique.

"Mikhaela adore étudier, elle parle quatre langues (espagnol, français, roumain et romani) et veut devenir traductrice", raconte sa mère, Geta, à l'AFP. "C'est pour son futur, si elle ne va pas à l'école elle perdra tout ce qu'elle a appris", dit-elle.

Les démarches n'ont pour l'heure pas abouti, le lycée affirmant ne pas pouvoir l'inscrire sans adresse. Sa demande de domiciliation a été refusée par la mairie qui "ne peut pas entériner une implantation (illégale, ndlr) comme celle-là", selon l'adjoint au maire Emmanuel Constant. Un rendez-vous a pu être arraché au Centre d'orientation et d'information... le 18 septembre.

"Si on n'a pas le papier de la mairie, comment faire?", se désole Geta. "La seule chose que nous voulons, c'est être bien, nous intégrer".

Reconnaissant "les difficultés (...) concernant la scolarisation de ces enfants, parfois pour des questions de domiciliation ou des questions sociales", la ministre déléguée à la Réussite éducative George Pau-Langevin a promis la semaine dernière qu'une circulaire facilitant l'inscription des enfants roms serait publiée prochainement.

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