En direct
A suivre

Les tortionnaires de Sabrina jugés en appel

Le procès en appel des parents et de deux tortionnaires présumés de Sabrina s'ouvre mardi devant la cour d'assises. Le procès en appel des parents et de deux tortionnaires présumés de Sabrina s'ouvre mardi devant la cour d'assises. [PHILIPPE HUGUEN / ARCHIVES AFP]

Le procès en appel des parents et de deux tortionnaires présumés de Sabrina, jeune femme violée et réduite en esclavage dans un campement durant trois ans en Seine-et-Marne, s'ouvre mardi devant la cour d'assises de la Seine-Saint-Denis.

Durant 10 jours, deux hommes et deux femmes, dont les parents de la victime et la femme du couple central de cette affaire, seront jugés en appel, accusés d'avoir violé, séquestré, torturé, prostitué et réduit en esclavage Sabrina sur un campement de caravanes dans le hameau du Bois-Fleuri à Claye-Souilly, au bord de la Nationale 3.

Sabrina, 31 ans, dont le calvaire a duré de 2003 à 2006 sur ce "campement de l'horreur", sera présente mercredi après-midi afin d'être entendue par la cour et les jurés.

Au total, 12 personnes ont été jugées en première instance.

Florence Carrasco, 38 ans aujourd'hui, a été condamnée à 30 ans de réclusion criminelle en décembre 2010. Elle a demandé pardon à Sabrina. Son mari Franck Franoux, avec qui elle vient d'avoir un huitième enfant, n'a lui pas fait appel. Mme Carrasco est jugée notamment pour "arrestation, séquestration ou détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie en complicité de viol".

Elle sera rejugée aux côtés de Daniel et Denise, les parents de la victime, condamnés respectivement à 20 ans de réclusion et 8 ans de prison pour avoir notamment "vendu" leur fille en échange d'une réduction sur l'achat d'une voiturette. Ils comparaissent pour "traite d'être humain" et "non dénonciation de crime".

Ces trois accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Un quatrième tortionnaire présumé, Eric Labbez, est, lui, jugé pour "complicité d'arrestation, enlèvement, séquestration". Après trois ans de cauchemar, le 1er mars 2006, il avait déposé Sabrina devant l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, dans un état physique et psychologique épouvantable. Elle avait perdu pratiquement toutes ses dents, les oreilles brûlées au fer à repasser et des marques de brûlures de cigarettes sur le corps. Elle ne pesait plus que 34 kilos.

Ce sera le point de départ de plus de quatre ans d'enquête et d'instruction jusqu'au premier procès à Melun.

Sabrina n'a pas été la seule victime : deux hommes ont également été prisonniers du même campement durant plusieurs années. L'un d'eux est décédé récemment.

Lors du procès en première instance, les avocats des parties civiles avaient dénoncé dans leurs plaidoiries l'"indifférence" des institutions au moment des faits.

"Je peux dire merci à Dieu, sinon je serais morte depuis longtemps", avait confié Sabrina à l'AFP, quelques jours avant de se présenter aux assises à Melun. La jeune femme menue, blonde décolorée aux cheveux mi-longs, avait ajouté qu'elle "ne pourrait pas pardonner, ni à (s)on père, ni à (s)a mère", de l'avoir "mise dans cette galère", de l'avoir "laissée avec ces gens-là".

Verdict attendu le 14 septembre.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités