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L'inquiétude des intérimaires de PSA Aulnay, les plus précaires de l'usine

A Aulnay-sous-Bois, des agences d'intérim continuent de proposer des emplois à l'usine PSA, promise à la fermeture en 2014, ce qui n'empêche pas les intérimaires d'être très inquiets: ils savent que bientôt, ils devront partir sans indemnité et sans perspective. [AFP] A Aulnay-sous-Bois, des agences d'intérim continuent de proposer des emplois à l'usine PSA, promise à la fermeture en 2014, ce qui n'empêche pas les intérimaires d'être très inquiets: ils savent que bientôt, ils devront partir sans indemnité et sans perspective. [AFP]

A Aulnay-sous-Bois, des agences d'intérim continuent de proposer des emplois à l'usine PSA, promise à la fermeture en 2014, ce qui n'empêche pas les intérimaires d'être très inquiets: ils savent que bientôt, ils devront partir sans indemnité et sans perspective.

"L'usine ne doit fermer qu'en 2014, il y a encore du travail, et pour l'instant, il n'y a pas moins d'annonces", assure une employée d'une grande agence d'intérim spécialisée dans l'automobile, dans le centre d'Aulnay-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

En vitrine: "Recherche agent de fabrication automobile. H/F. Expérience requise 3 mois. Travail sur chaîne de production. Horaire 2X7". L'agence cherche également des peintres industriels, des caristes.

L'usine compte 2.930 salariés et quelque 400 intérimaires, qui ont pour beaucoup des contrats de 3 à 6 mois.

Parmi ces intérimaires, Franklin, en mission depuis un an sur la chaîne de production. "C'est comme si on n'existait pas. Quand l'usine fermera, on n'aura pas d'indemnités, on n'aura rien", déplore cet homme qui tait son nom, comme ses collègues.

"Les syndicats nous défendent mais nos patrons, ce sont nos boîtes d'intérim, pas la direction de PSA", souligne-t-il, avant de se projeter: "Trouver du travail dans le coin en dehors de PSA, c'est compliqué". Le taux de chômage en Seine-Saint-Denis atteignait 12,2% au premier trimestre.

Rodrigue est lui en mission depuis un an. "Mon contrat se termine bientôt, j'attends leur courrier pour savoir s'ils me reprennent", dit-il sur le parking de l'usine.

"On a des bouches à nourrir, un loyer à payer", s'inquiète l'homme de 38 ans. "Ça nous révolte mais qu'est-ce qu'on peut y faire? Il n'y a que les vrais salariés qui ont des droits, c'est la loi".

"On est des bouche-trou"

Même inquiétude de la part de Nestor, qui travaille à la peinture. Les salariés, "quand ils vont se battre, moi je vais chercher un nouveau boulot. Eux ils vont au moins avoir de l'argent, aller dans une autre usine", poursuit-il.

La direction affirme ne pas savoir "combien d'intérimaires il y aura dans les mois à venir" dans l'entreprise. "Au premier chef, nous suivons le rythme de mobilité des salariés", indique une porte-parole.

Pour Mohammed Khenniche (SUD), le nombre d'intérimaires "pourrait augmenter" avant la fin de la production, "à mesure que les salariés quitteront le site". "Au bout d'un moment, on va se retrouver avec plus d'intérimaires que de salariés", estime-t-il.

Jean-Pierre Mercier (CGT) affirme qu'en janvier, quand, selon lui, une des deux équipes sera supprimée, "tous les intérimaires seront virés à cause du sureffectif". "Nous n'avons pas de date pour passer à une équipe", répond la direction.

Il met aussi en avant la situation des 1.300 intérimaires de l'usine de Poissy (Yvelines), dont "650", selon le syndicat ne verront pas leur contrat renouvelé au-delà de septembre.

Selon une porte-parole de la direction, "les contrats des intérimaires vont être menés à leur terme et les intérimaires savent déjà que leur mission s'arrêtera avec la baisse de la cadence sur la ligne de production de la 208".

"On est des bouche-trou. Je sais qu'à la fin de ma mission, fin décembre, ce sera +dehors+", lance Karim, 20 ans.

Le fatalisme est partagé par nombre d'entre eux, comme Saïd, 36 ans : "La perspective d'avenir de PSA est claire. On a été prévenu par les médias et par les syndicats".

"C'est malheureux mais à la fin de l'année, il en restera de 100 à 300 et plus aucun en 2013", affirme Jean-François Kondratiuk (FO).

"Les intérimaires ne seront pas remplacés car, en raison du contexte économique, il faudra accueillir des salariés des sites en sureffectif comme à Rennes et Aulnay", précise-t-il.

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