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A Besançon, on réduit ses ordures pour alléger sa facture

Collecte d'ordures à Serre-les-Sapins, près de Besançon, le 17 octobre 2012 [Sebastien Bozon / AFP] Collecte d'ordures à Serre-les-Sapins, près de Besançon, le 17 octobre 2012 [Sebastien Bozon / AFP]

L'agglomération de Besançon est depuis septembre plus grande collectivité française à appliquer une redevance incitative pour le tri des ordures: plus un habitant produit de déchets, plus il paie.

Une part fixe liée au volume du bac (50%), le poids des ordures (40%) et leur fréquence de ramassage (10%) déterminent depuis le 1er septembre la nouvelle facture d'enlèvement des déchets ménagers des 181.000 habitants des 59 communes de l'agglomération du Grand Besançon (CAGB).

"Notre objectif est de diminuer de 35% le volume des déchets en habitat pavillonnaire et de 20% en habitat collectif d'ici 2014", explique Jean-Pierre Taillard, vice-président de la CAGB chargé de la gestion des déchets ménagers.

L'agglomération veut ainsi éviter la construction d'un nouveau four d'incinération, qui coûterait 30 millions d'euros, soit "6 euros de surcoût par habitant pendant 20 ans, contre 1,5 euro avec l'installation de cette redevance".

Les camions-bennes ont été équipés d'un système de pesage dynamique qui détermine le poids des déchets et d'un système de reconnaissance électronique des quelque 40.000 bacs à ordures, permettant d'identifier le titulaire du contrat d'enlèvement des poubelles.

"S'il y a une anomalie -bac sans puce ou volé-, le camion bloque automatiquement la levée du bac", explique Patrick Chiron, chargé de projet pour Plastic Omnium, l'entreprise qui assure la précollecte.

L'investissement global est de 7,7 millions d'euros, dont une aide de 2,6 millions d'euros de l'Ademe qui a retenu l'expérience bisontine comme pilote dans ce domaine. Le coût annuel de fonctionnement sera de 250.000 euros.

Trier sur le long terme

L'accent mis sur le poids des déchets vise à inciter les particuliers à trier sur le long terme le papier, le verre et les matières organiques.

En pavillon, il est "facile d'éliminer les fermentescibles en installant un bac à compost" dans son jardin, alors qu'au centre-ville "c'est la cerise sur le gâteau", estime Jean-Pierre Taillard.

"La redevance incitative dans l'habitat collectif, qui représente 50% des logements de la CAGB, pose des problèmes inédits et spécifiques. On vise surtout un meilleur tri du verre, deux fois moins collecté qu'en milieu pavillonnaire", ajoute-t-il.

Des systèmes de compostage ont cependant été mis en place au pied d'un nombre limité d'immeubles.

Dans ces ensembles, où le coût du ramassage est réparti entre les locataires, certains habitants craignent de payer pour le voisin qui ne trie pas ses déchets ou pour le non-résident qui se débarrasse de ses poubelles.

"Des difficultés vont apparaître et nous devrons y répondre, mais pour l'instant la mise en place de la redevance incitative se passe bien", rassure Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon et président de la CAGB.

Pendant la phase test du dispositif, de janvier à juin, le tonnage des déchets a diminué de 6%, alors que le tri sélectif avait déjà permis de diminuer de 10% les déchets entre 2010 et 2011.

"L'environnement est devenu une préoccupation de tous et même si c'est contraignant, les gens sont prêts à faire des efforts", constate M. Fousseret.

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