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L'Etat débloque des fonds en faveur de la Polynésie

Le ministre de l'Outre-mer Victorin Lurel, le 24 octobre 2012 à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives] Le ministre de l'Outre-mer Victorin Lurel, le 24 octobre 2012 à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Le comité de suivi du plan de redressement de la Polynésie a annoncé lundi un déblocage de fonds pour accompagner les réformes mises en oeuvre par cette collectivité autonome.

A l'issue d'une réunion à Paris, un accord a été signé qui prévoit le versement du solde de la dotation d'ajustement exceptionnel, soit 34 millions d'euros (plus de 4 milliards de francs CFP), indique un communiqué du ministre des outre-mer, Victorin Lurel, et du vice-président de Polynésie, Antony Géros.

La dotation exceptionnelle qui totalisait 50 millions d'euros avait été prévue par la Loi de finances rectificative 2011, mais son versement avait été bloqué par le précédent gouvernement. Seule une partie (16 millions d'euros) avait été versée à la Polynésie cet été.

Il s'agissait de lui permettre de faire face à ses difficultés de trésorerie, tant pour verser le traitement des fonctionnaires et les dotations aux collectivités locales que pour payer les fournisseurs.

L'acccord précise aussi les modalités et les conditions d'octroi d'un prêt à l'investissement destiné à relancer la commande publique pour un montant de 40 millions d'euros (4,76 milliards de francs CFP), de même que les modalités de déblocage au niveau de l'Etat des autorisations d'engagement et des crédits de paiement, représentant la contrepartie de l'Etat aux opérations d'investissement contractualisées.

Dans cet accord, l'Etat s'engage à mettre à disposition de la Polynésie les missions d'appui et d'assistance nécessaires à la conduite du plan de redressement. L'accord met aussi en place les institutions nécessaires à une gouvernance resserrée du processus de redressement des finances publiques de la Polynésie, précise le communiqué.

La Polynésie, qui compte 270.000 habitants sur un territoire étendu comme l'Europe, traverse une grave crise économique et politique. Le taux de chômage se situe entre 20 et 30%, sans assurance chômage.

"Nous avons perdu 11.000 emplois depuis 2008, l'endettement a doublé depuis 2006, nous comptons 60.000 ressortissants dans notre régime de solidarité", avait récemment déploré le député Jean-Paul Tuaiva (UDI) devant le ministre.

L'instabilité politique se chiffre: treize gouvernements se sont succédé depuis 2004 et des élections pour renouveler l'assemblée locale doivent se tenir les 21 avril et 5 mai 2013.

Le comité de suivi ne s'était pas réuni depuis le début de l'année. Sa tenue marque la détente des relations entre la Polynésie et l'Etat depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir, après de vives tensions sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Une prochaine réunion est prévue début janvier.

Cette embellie s'explique par les liens entre le Parti socialiste et le Tavini Huiraatira, parti d'Oscar Temaru, actuel président indépendantiste de la Polynésie. Les deux formations politiques ont une convention de partenariat au nom de laquelle ils s'apportent un soutien mutuel aux élections.

Les discussions de lundi ont permis aux représentants polynésiens de présenter les avancées du plan de redressement - voté par l'Asssemblée de Polynésie en 2011 - qui passe notamment par des réformes en matière de fiscalité, d'organisation administrative et de stratégie de développement.

Il s'agit notamment de réduire le nombre d'emplois publics, qui ont été multipliés ces dernières décennies et doublonnent parfois. Ce recours à l'emploi public sert en partie de palliatif à une économie peu dynamique dans un territoire contraint: grande étendue géographique, îles disséminées, marché intérieur étroit, absence de ressource providentielle à l'image du nickel en Nouvelle Calédonie.

De plus, la Polynésie est particulièrement sujette aux variations de l'économie mondiale car elle est adossée à des secteurs sensibles à la compétition internationale: le tourisme, la pêche et la perle.

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