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Merah n'était pas un indic, selon son frère

Mohamed Merah avait "une profonde détestation" de la police et du "système dans son ensemble" pour être un agent de la DCRI, une thèse défendue encore jeudi par le père d'une de ses victimes, estime Abdelghani, un des frères du tueur au scooter, dans un livre à paraître le 14 novembre.

"Mohamed, je le précise, tous ceux qui l'ont côtoyé le savent, portait en lui une profonde détestation de la police et aimait montrer une défiance à l'égard de l'autorité", écrit Abdelghani Merah dans "Merah, mon frère ce terroriste" co-écrit avec le journaliste Mohamed Sifaoui.

Abdelghani raconte de l'intérieur l'embrigadement du tueur, avec la volonté de "rompre avec cette connivence malsaine qui pousse, y compris des membres de ma propre famille à se sentir beaucoup plus proches d'un criminel que de ses victimes".

"Mon frère, et je mets au défi tous ceux qui peuvent prouver le contraire, ne pouvait pas être au service d'une quelconque institution. Il haïssait le système dans son ensemble et il a toujours défié l'ordre."

"Mohamed Merah était tout simplement devenu, après plusieurs années de délinquance, un islamiste fanatisé qui voulait lancer sa +guerre+ contre l'Etat et contre ceux qu'il appelait les +mécréants"+. Toute autre explication serait fantaisiste et relève du fantasme", écrit Abdelghani.

Dans une interview au Point.fr, Albert Chennouf, père d'une victime du tueur, a encore défendu cette thèse: "Merah était protégé par la DCRI, qui comptait sur lui pour démanteler des réseaux islamistes", affirme le père du caporal Abel Chennouf.

Mais, déplore Abdelghani, la dérive sanglante de son cadet, issu d'une région d'Algérie sous contrôle islamiste dans les années 90, s'est réalisée avec la "connivence" de sa famille. Il met en cause les parents, l'autre frère, Abdelkader, la soeur Souad, l'oncle Hamid et aussi son "idéologue" Olivier Corel, un Franco-Syrien "qui vit reclus en Ariège".

"J'enrage contre mes parents qui l'ont élevé dans la violence et l'intolérance, contre ma soeur Souad qui applaudissait à ses délires intégristes, contre mon frère Kader qui le confortait dans son délire sans jamais lui dire qu'il faisait fausse route. Mais également contre mes oncles maternels et notamment contre Hamid" qui "n'ont eu de cesse de propager devant nous, depuis notre tendre enfance, la haine, la racisme et l'antisémitisme".

Abdelkader Merah est pour l'heure le seul mis en examen dans le dossier des tueries de Toulouse et Montauban.

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