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Le passé d'Edouard Leclerc sous l'Occupation ne sera pas jugé

[AFP]

Les héritiers d'Edouard Leclerc n'ont pas repris les poursuites en diffamation engagées par le fondateur des magasins éponymes contre un journaliste qui avait publié sur son site internet des articles sur son attitude sous l'Occupation, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

L'abandon de la procédure doit être formalisé prochainement, selon cette source, confirmant une information de Mediapart.

En décembre 2009, Edouard Leclerc avait reçu la Légion d'honneur des mains du président de la République, Nicolas Sarkozy, à l'Elysée.

Bertrand Gobin avait publié peu après sur son site internet une série d'articles relatant la protestation de la famille d'un résistant breton fusillé par les Allemands, et revenant sur le comportement du jeune Edouard Leclerc sous l'Occupation.

Le journaliste rennais a notamment publié un document tendant à démontrer qu'Edouard Leclerc, incarcéré six mois à la Libération, a été libéré sur la foi d'un certificat de complaisance.

Après la publication de ces informations, Edouard Leclerc avait dénoncé cette "pseudo-révélation" sur son passé, affirmant avoir été "lavé" par la justice en 1945 des accusations portées contre lui, et avait déposé plainte contre le journaliste.

Me Richard Malka, conseil de M. Gobin, a dit à l'AFP regretter "vivement" le choix des héritiers de M. Leclerc, décédé le 17 septembre à l'âge de 85 ans.

"On peut faire le constat que les héritiers n'entendent plus poursuivre les propos de M. Gobin et en conséquence les contester", a-t-il ajouté. C'était peut-être selon lui "une des dernières occasions de revenir sur cette période de la collaboration dans une enceinte judiciaire".

"Nous n'étions absolument pas animés d'un esprit polémique", mais du désir "d'aller jusqu'au fond des choses, d'établir une certaine vérité historique", a-t-il ajouté.

L'avocat des héritiers de M. Leclerc n'avait pu être joint par l'AFP.

Le procès était prévu les 31 janvier et 1er février prochains. Une douzaine de témoins avaient été cités, dont deux historiens, un ancien patron des renseignements généraux ou encore un ancien grand chancelier de la Légion d'honneur.

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