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Chloé : l'information judiciaire est aussi ouverte pour "viol"

La mère de Chloé protège sa fille des photographes, à son retour le 17 novembre 2012 à Barjac, dans le Gard. [Pascal Guyot / AFP]

Le ravisseur présumé de Chloé a affirmé qu'il était tombé "par hasard" sur la jeune fille alors qu'"il cherchait une victime", ont expliqué lundi les enquêteurs allemands, levant un coin du voile sur l'enquête, qui vise notamment des faits de viol.

Les enquêteurs, que ce soit côté allemand ou français, n'ont pas confirmé que la jeune fille, retrouvée vendredi en Allemagne une semaine après sa disparition dans le Gard, leur ait parlé de viols. Mais l'information judiciaire ouverte en France pour enlèvement et séquestration, vise aussi des faits de cette nature.

Le mis en examen, âgé de 32 ans et originaire du Gard, "cherchait une victime, il roulait dans une voiture volée, et par hasard il est arrivé à l'endroit où elle habitait", a expliqué lundi le procureur d'Offenbourg (Allemagne) Herwig Schäfer, lors d'une conférence de presse. "Et par hasard à ce moment-là elle rentrait à la maison, il l'a vue et a décidé de l'enlever", a-t-il ajouté, précisant que le suspect avait fourni très peu d'autres éléments aux enquêteurs allemands, préférant, sur les conseils de son avocat, faire usage de son droit au silence.

Selon une source française proche du dossier, un message adressé par la police allemande aux autorités françaises vendredi "faisait allusion à un viol". Mais lundi, une source judiciaire française n'a pas confirmé que Chloé en ait parlé lors de son audition dimanche par les gendarmes, comme l'a annoncé lundi la chaîne d'information en continue LCI. Et le procureur allemand s'est refusé lundi à tout commentaire sur ce point "d'une part pour protéger la victime et d'autre part pour ne pas gêner l'enquête".

Chloé, retrouvée dans le coffre d'une voiture vendredi à Offenbourg par la police allemande, à une trentaine de kilomètres de Strasbourg, avait été entendue dans la soirée par un juge allemand, avant d'être ramenée chez elle, samedi, par ses parents venus la chercher.

Le procureur (g)  Herwig Schafer et le directeur de la police Reinhard Renter à une conférence de presse, le 19 novembre 2012 à Offenbourg [Frederick Florin / AFP]
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Le procureur (g) Herwig Schafer et le directeur de la police Reinhard Renter à une conférence de presse, le 19 novembre 2012 à Offenbourg
 

"Rien ne s'oppose à une extradition rapide"

Un mandat d'arrêt européen, en vue de son transfèrement, a été émis par la France à l'encontre du suspect incarcéré depuis samedi en Allemagne. "Vu que le suspect et la victime sont Français tous les deux, et que les délits se sont déroulés surtout en France, de notre point de vue il n'y a rien qui s'oppose à une extradition rapide", a déclaré le procureur d'Offenbourg, sans préciser davantage le délai de l'opération.

Le parquet et la police d'Offenbourg sont par ailleurs revenus sur les circonstances ayant mené à la libération de l'adolescente à l'occasion d'un accident la route provoqué par son ravisseur, qui était pris en chasse pour une affaire de vol. Après l'accident, survenu devant un supermarché à Oppenau près d'Offenbourg, le voleur a pris la fuite à pied et a été rapidement interpellé. Il a alors indiqué de lui-même aux policiers qu'une adolescente se trouvait dans le coffre de sa voiture, a souligné M. Schäfer.

L'examen médico-légal en Allemagne a révélé des "traces de liens aux mains", mais pas "de trace de blessure grave", ont précisé les autorités allemandes, expliquant que Chloé n'était pas attachée au moment de sa découverte.

Ils ont indiqué que le parcours de Chloé et de son ravisseur était passé "par l'est de la France et l'Italie". "Il la cachait dans le coffre notamment pour passer les frontières car il savait qu'elle était recherchée", a dit le procureur allemand, ajoutant qu'ils "restaient dans la voiture" la nuit, dans des lieux éloignés des villes et villages.

Chloé a confié aux enquêteurs avoir "souvent eu peur de mourir" et que c'était "en pensant à sa famille et ses amis qu'elle a tenu le coup". "Il n'y a pas de complice, l'auteur était seul", a indiqué M. Schäfer.

Le tribunal et le parquet de Karlsruhe ont été chargés d'examiner le mandat d'européen européen envoyé ce week-end par le parquet de Nîmes.

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