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Chloé Rodriguez entendue par les enquêteurs

La mère de Chloé protège des photographes sa fille, à son retour le 17 novembre 2012 à Barjac, dans le Gard [Pascal Guyot / AFP] La mère de Chloé protège des photographes sa fille, à son retour le 17 novembre 2012 à Barjac, dans le Gard [Pascal Guyot / AFP]

La jeune Chloé Rodriguez a été longuement entendue par les enquêteurs dimanche mais des éléments restent à éclaircir concernant son enlèvement et sa semaine de captivité entre le Gard et l'Allemagne où son ravisseur présumé est incarcéré dans l'attente de son transfèrement.

L'adolescente de 15 ans a été entendue par les gendarmes à Nîmes du début de l'après-midi à environ 20H30. "C'est important qu'elle soit entendue rapidement pour qu'elle puisse entamer son travail de reconstruction", avait indiqué le colonel Pierre Poty, à la tête du Groupement de gendarmerie du Gard. Il a précisé que la "procédure Mélanie", adaptée aux mineurs victimes de violences, avait été suivie pour cette audition.

Chloé Rodriguez a été retrouvée vendredi à Offenbourg, en Allemagne, ligotée dans le coffre d'une Audi dont le conducteur de 32 ans a déjà été condamné en France pour violences et agression sexuelle mais l'adolescente "n'a pas été frappée", selon sa mère.

Ses parents avaient expliqué samedi à Barjac que Chloé avait été "prise par force" par "un individu qui s'est arrêté" devant leur domicile.

Vendredi, le procureur de la République de Nîmes, Robert Gelli, avait déclaré qu'il n'y avait pas d'éléments sur des violences sexuelles qu'aurait pu avoir subies l'adolescente.

Après les retrouvailles avec ses parents vendredi soir à Strasbourg, la jeune fille avait commencé à leur raconter ce qu'elle avait vécu au cours de cette semaine de captivité, mais à son rythme, en livrant plutôt des "flashs" que le déroulement complet des événements, selon ses parents.

Les enquêteurs doivent donc déterminer précisément ce qu'elle a subi mais également retracer le parcours du kidnappeur et de la jeune fille, retrouvés en Allemagne, et qui auraient pu passer par les Alpes italiennes, selon des éléments confiés par Chloé à ses parents.

Lundi, le procureur d'Offenbourg et le chef de la police locale tiendront une conférence de presse portant sur les circonstances de l'arrestation du ravisseur présumé.

"Errance psychologique"

Violette et Jésus Rodriguez, parents de la jeune Chloé, à leur retour dans leur village de Barjac, le 17 novembre 2012 [Pascal Guyot / AFP]
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Violette et Jésus Rodriguez, parents de la jeune Chloé, à leur retour dans leur village de Barjac, le 17 novembre 2012
 

L'homme a déjà été condamné à 5 ans de prison, dont 3 ferme, pour agression sexuelle. Une source judiciaire, qui a eu affaire à lui entre 2007 et 2009, le décrit comme étant alors "en situation d'errance psychologique" disant "à l'époque où il a été arrêté: +il faut qu'on me soigne+".

"Il se baladait dans sa voiture, il était complètement à l'ouest, il croisait une joggeuse, il l'agressait. Les premières fois, devant la résistance de ses victimes, il avait abandonné et elles avaient réussi à s'enfuir", se souvient cette source.

Sorti de prison le 14 septembre, le ravisseur présumé "avait une convocation au service pénitentiaire d'insertion et de probation le 24 septembre à Avignon, mais il n'y est jamais allé", a indiqué le procureur de Nîmes, qui a ouvert une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration".

Photo de la police allemande, diffusée le 16 novembre 2012, montrant le véhicule accidenté dans le coffre duquel a été retrouvée Chloé [ / Police d'Offenbourg/AFP]
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Photo de la police allemande, diffusée le 16 novembre 2012, montrant le véhicule accidenté dans le coffre duquel a été retrouvée Chloé
 

Les parents de Chloé ont dessiné samedi le profil psychologique d'un ravisseur avec lequel un dialogue "rationnel" était possible par moments. "(Chloé) nous a dit qu'elle avait réussi à avoir un dialogue avec ce monsieur", a raconté son père, ajoutant qu'"elle obéissait à tous ses ordres", car "tout ce qu'elle voulait, c'était rester en vie".

"C'est très classique, cette relation qui s'instaure entre un bourreau et sa victime: des parts d'humanité réapparaissent, souvent grâce à l'attitude de la victime", explique le pédopsychiatre Marcel Rufo. "Faire semblant de se soumettre est aussi une façon de ne pas avoir peur", ajoute-t-il.

Chloé n'avait plus donné de nouvelles depuis qu'elle avait quitté à scooter, le vendredi 9 novembre vers 17H30, le domicile d'une amie. Son deux-roues avait été retrouvé abandonné dans la soirée devant le domicile familial.

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