Briser la loi du silence. Trois cent treize femmes déclarent avoir été violées dans un manifeste publié jeudi par Le Nouvel Observateur. A l’origine de cet «acte politique», Clémentine Autain, figure de la gauche radicale, elle-même victime de viol.
Dévoilé à quelques jours de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, dimanche, le manifeste rappelle qu' «en France, une femme est violée toutes les huit minutes».
Les trois cent treize signataires ont entre 18 et 87 ans et sont infirmières, étudiantes, fonctionnaires, artistes… Certaines sont connues, telles que Marie-Laure de Villepin, l’ex-épouse de Dominique de Villepin, ou la scénariste Frédérique Hébrard.
Elles s’inspirent ainsi du «Manifeste des 343», publié en 1971 par Le Nouvel Observateur. En plein débat sur la légalisation de l’IVG, trois cent quarante-trois femmes avaient publiquement déclaré s’être fait avorter.
Un fait toujours tabou
«Ce manifeste est une interpellation des pouvoirs publics et de la société tout entière pour favoriser l’émergence de notre parole, ici et maintenant», expliquent-elles.
Jeudi, le viol est toujours tabou. Seule une femme sur huit ose porter plainte selon les signataires. Un phénomène qui s’explique par le fait que 80 % des actes relevés chaque année sont commis par un proche, un membre de la famille ou son patron.