En direct
A suivre

Affaire Mahé : Poncet maintient qu'il n'a pas donné l'ordre de tuer

Le général Henri Poncet arrive à la cour d'assises de Paris, le 27 novembre 2012 [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Le général Henri Poncet arrive à la cour d'assises de Paris, le 27 novembre 2012 [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Le général Henri Poncet, ancien commandant de la force Licorne en Côte d'Ivoire, a affirmé avec force mardi devant la cour d'assises de Paris qu'il n'avait pas donné l'ordre de tuer l'Ivoirien Firmin Mahé en 2005.

Quatre anciens militaires de Licorne sont jugés pour le meurtre de cet homme, qu'ils tenaient pour un dangereux "coupeur de route" (bandit). Mahé avait été étouffé avec un sac plastique alors que, blessé par balle à la jambe, il était transporté dans un véhicule blindé français.

Parmi les accusés, le colonel Eric Burgaud, chef de corps à l'époque, a reconnu avoir transmis à ses hommes l'ordre qu'il n'arrive pas vivant. Selon lui, cet ordre lui avait été donné implicitement par le général Poncet, qui lui aurait dit: "roulez doucement... vous m'avez compris".

"Je n'ai jamais tenu ces propos, Monsieur le président", a affirmé le général Poncet, cité comme témoin au procès.

Selon lui, le colonel a sans doute souffert d'un "décrochage du sens moral", lié au stress de la mission, au désarroi, à l'empathie avec la population...

Le président de la cour d'assises, Olivier Leurent, a alors demandé au colonel Burgaud de venir à la barre.

"Je ne savais pas avoir été commandé par un psychiatre, je pensais avoir été commandé par un chef, je m'aperçois que ce n'est pas le cas", a déclaré l'accusé.

"J'affirme devant vous que le général Poncet ici présent m'a bien donné l'ordre dont j'assume la totale responsabilité de l'avoir transmis, moi, mais pas cet homme-là", a-t-il ajouté.

Le général n'a pas fait d'autre commentaire à ce stade. Les avocats de la défense poursuivaient dans l'après-midi l'audition du général, qui devait être suivie en fin de journée par le témoignage de l'ancienne ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie.

Dans son propos liminaire, le général Poncet, aujourd'hui retraité de l'armée, avait expliqué qu'il n'avait aucun intérêt à ce que Mahé arrive mort, au contraire.

Blessé, a-t-il dit, il lui aurait permis de faire avancer des discussions entamées depuis fin 2004 auprès de l'ONU pour obtenir un cadre juridique et des moyens adaptés à la lutte contre le banditisme dans la "zone de confiance" où opéraient notamment les "coupeurs de route".

Le général Poncet avait été mis en examen au début de l'enquête pour complicité d'homicide volontaire mais, ayant catégoriquement démenti avoir donné l'ordre fatal, il avait bénéficié d'un non-lieu définitif.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités