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Les salles de shoot "sont une réponse pragmatique"

Jean-Marie Le Guen estime que trois salles de shoot pourraient être ouvertes à Paris.[Fred Dufour / AFP/Archives]

La capitale subventionnera les salles de shoot. Le conseil de Paris devait accorder ce lundi 38 000 euros à l’association Gaïa qui devrait gérer une telle structure d’ici à six mois. Un pas de plus vers l’expérimentation dont se félicite Jean-Marie Le Guen, député PS et adjoint au maire de Paris en charge de la Santé.

 

Cette subvention vaut-elle accord de la mairie de Paris pour expérimenter ces salles ?

L’engagement de la mairie de Paris en faveur des salles de consommation à moindre risques et l’idée qu’elle puisse se porter volontaire est un vœu formulé depuis longtemps. Ça fait deux ans que le conseil de Paris s’est exprimé très majoritairement pour ; nous avons rassemblé les voix de toute la gauche mais aussi des élus de l’UDI. Seule l’UMP s’y est opposée.

 

Comment la convaincre ?

Je constate qu’Alain Juppé à Bordeaux ou Jean-Claude Gaudin à Marseille, deux personnalités importantes, se sont dits favorables à ce type d’initiatives. Mais à Paris, il y a une UMP dont on connait le caractère extraordinairement conservateur. C’est elle qui, aujourd’hui, se retrouve isolée.

 

La ministre de la Santé vous a-t-elle assuré que Paris serait un lieu d’expérimentation ?

Non mais j’ai noté avec beaucoup de satisfaction l’engagement de Mariol Touraine pour qu’il y ait des expérimentations au premier semestre de 2013. Elle n’a pas cité de ville mais au regard de l’engagement de la municipalité, du travail de préparation qui a été fait et des besoins observé, il parait vraisemblable que Paris soit parmi les sites retenus.

 

Le calendrier qu’elle avance est-il crédible ?

Il ne faut pas perdre de temps mais c’est tenable. C’est le sens du vote par le conseil de Paris de cette subvention.

 

Comment ces salles seront-elles gérées ?

Cela doit être du ressort des associations sur la base d’un financement public et dans le cadre d’un protocole public qui est discuté avec l’ensemble des pouvoirs publics, les ministères de la Santé, de l’Intérieur, de la Justice. Dans cette structure, tout est bien normalisé selon un protocole très strict. On ne dit pas aux toxicomanes : «venez et faites ce que vous voulez».

 

Mais cela ne revient-il pas à légaliser la consommation de drogue ?

Ces arguments sont les mêmes qui reviennent sans cesse dès que l’on parle de la stratégie de réduction des risques. Ce fut le cas quand furent lancés les échanges de seringues ou les produits de substitution. A chaque fois, on entend « vous allez légaliser une pratique » mais ce n’est pas du tout de cela dont il s’agit. Simplement nous constatons qu’aujourd’hui il y a des lieux concentrent cette toxicomanie aggravée qui conduit à la désocialisation. Cela provoque des nuisances importantes y compris pour les riverains. C’est pourquoi, ces salles sont une réponse pragmatique à des problèmes qui se posent ouvertement.

 

Où ces salles doivent-elles être installées ?

La doctrine est de dire qu’il faut installer ces salles dans les endroits où la concentration de toxicomanes qui ont besoin de ces structures est la plus grande. Dans la capitale, certains quartiers sont répertoriés, d’autres moins. On évoque classiquement la place Stalingrad ou la gare du Nord mais il y a aussi d’autres quartiers à l’ouest de la capitale où ces problèmes se posent.

 

Les écologistes estiment qu’il est donc utile d’ouvrir plusieurs salles. Est-ce votre avis ?

Au regard de ce qui se fait dans les autres villes d’Europe, je pense qu’une grande agglomération comme Paris a besoin de trois salles. Néanmoins il ne faut sans doute pas tout faire d’un coup progresser pas à pas. Tout ceci demande quand même que l’on examine les expérimentations avec beaucoup d’attention.

 

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