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L'accueil des saisonniers d'hiver en question après le drame de La Clusaz

Vue générale de la station de La Clusaz, datant de 2001, où un couple a péri dans un incendie [Jean-Pierre Clatot / AFP/Archives] Vue générale de la station de La Clusaz, datant de 2001, où un couple a péri dans un incendie [Jean-Pierre Clatot / AFP/Archives]

La mort à La Clusaz, en Haute-Savoie, d'un saisonnier et de son amie dans l'incendie de leur fourgon aménagé a soulevé vendredi la question de l'accueil de ces travailleurs temporaires dans les stations, envers du décor des vacances au ski.

Ce drame survenu jeudi soir a poussé la municipalité à prendre des mesures pour tenter de reloger au plus vite les dix autres saisonniers vivant dans des camions, sur le même parking, à l'issue d'une réunion programmée en urgence vendredi matin avec un représentant des saisonniers.

Choqués, la dizaine de saisonniers vivant au même endroit ont été dirigés dans l'après-midi vers un autre parking de la station en attendant que des solutions de relogement leur soient proposées.

"Il n'est pas évident qu'ils les acceptent. Pour l'heure, la municipalité va donc les aider à déplacer leurs camions vers un autre emplacement. C'est un choix de vie, mais nous ne pouvons cependant pas encourager ce type d'hébergement", a déclaré à l'AFP Alexis Bongard, directeur de l'office de tourisme de La Clusaz.

Le véhicule des deux victimes, toutes deux originaires de Haute-Savoie, était stationné à l'entrée de la station.

Chauffage d'appoint à l'intérieur du véhicule

"Nous avons découvert un chauffage d'appoint à l'intérieur du véhicule. Il est possible que l'incendie soit parti de là", a précisé la gendarmerie. Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie d'Annecy.

Le jeune homme, domicilié à Groisy, était employé aux remontées mécaniques de la station depuis deux ans. Sa petite amie, originaire de la région d'Annemasse, était étudiante.

A La Clusaz, selon la direction de la station, ils ne seraient qu'une petite quinzaine, sur les 1.200 saisonniers que compte la station, à préférer vivre sur les parkings de la station le temps de la saison de ski.

Au total, 80% des saisonniers travaillant à La Clusaz sont issus de la région et sont logés "dans des villages limitrophes", indique l'office de tourisme. La municipalité de La Clusaz met à disposition des 20% restant une trentaine de chambres dans foyer qu'elle possède et qui leur est réservée.

Mais d'autres stations "ont résolu la problématique de façon simple, en mettant à disposition des saisonniers qui souhaitent vivre dans leur véhicule des parkings surveillés, alimentés en eau et en électricité", explique Antoine Fatiga, délégué syndical CGT.

A Chamonix (Haute-Savoie), trente places de parking ont ainsi été créées pour les accueillir. Même chose aux Ménuires (Savoie), où sur les 5.000 saisonniers recensés, seize ont fait le choix de se loger dans un camion aménagé.

"Pour une poignée de saisonniers, c'est un réel choix de vie. Il est simplement nécessaire que les municipalités fassent un pas vers eux car ils sont indispensables", ajoute Antoine Fatiga.

"Les hôtels de la station proposent aussi des solutions aux saisonniers. De notre côté, nous louons un établissement pour leurs proposer des solutions d'hébergement supplémentaires", précise Pierre Lestas, le directeur de la Société d’aménagement touristique et d'exploitation de La Clusaz (Satelc), qui emploie les travailleurs saisonniers de la station.

Au total, la région Rhône-Alpes compte quelque 200.000 saisonniers d'hiver, dont quelque 130.000 en Isère, Savoie, et Haute-Savoie.

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