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Mort de Typhaine : la mère et le beau-père devant les assises

Un portrait de Typhaine entouré de roses blanches, lors d'une "marche blanche", le 5 décembre 2009 à Maubeuge Un portrait de Typhaine entouré de roses blanches, lors d'une "marche blanche", le 5 décembre 2009 à Maubeuge [Francois Lo Presti / AFP/Archives]

La mère et le beau-père de Typhaine, fillette de 5 ans devenue leur "souffre-douleur" jusqu'à sa mort en juin 2009, comparaissent à partir de lundi devant la cour d'assises du Nord pour "homicide volontaire".

Anne-Sophie Faucheur, 26 ans, et son compagnon, Nicolas Willot, 27 ans, sont accusés d'avoir tué Typhaine dans la soirée du 10 juin 2009 après un ultime déchaînement de violences et d'avoir fait croire à son enlèvement pour cacher son décès. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Anne-Sophie Faucheur "reconnaît les faits, elle ne se pardonne pas, elle ne se pardonnera jamais, elle ne comprend pas elle-même ce qui l'a poussée à agir comme ça", a déclaré à l'AFP son avocate, Me Blandine Lejeune.

Nicolas Willot est "tout à fait traumatisé encore aujourd'hui par les actes qu'il a pu commettre" et est "pressé de s'expliquer", selon son défenseur, Me Emmanuel Riglaire.

Le corps de Typhaine avait été dissimulé plusieurs jours dans la cave de leur domicile à Aulnoye-Aymeries (Nord), avant d'être enterré nu dans une forêt de la banlieue de Charleroi (Belgique) par son beau-père.

Anne-Sophie Faucheur avait déclaré la disparition de sa fille le 18 juin, enlevée selon elle dans le centre-ville de Maubeuge (Nord), allant jusqu'à accuser la police d'avoir tardé à engager des recherches pour la retrouver lors d'une conférence de presse moins d'une semaine plus tard.

Le couple avait fini par avouer en garde à vue près de six mois plus tard, Anne-Sophie Faucheur évoquant une mort accidentelle après une punition qui tourne mal. Son compagnon, pompier volontaire, avait fait état de "sévices réguliers" sur la fillette, devenue "le souffre-douleur de la famille".

Le couple avait été mis en examen pour coups mortels et écroué, mais le juge d'instruction en charge du dossier avait plus tard requalifié les faits en "homicide volontaire".

Le cadavre de Typhaine avait été finalement retrouvé début décembre sur les indications de Nicolas Willot. Son autopsie confirmait les violences répétées, mais n'avait pas permis d'établir les causes exactes de la mort.

Confiée à l'âge de 18 mois à sa famille paternelle après la séparation de ses parents, Typhaine avait été "enlevée" par sa mère à la sortie de l'école en janvier 2009.

Plus scolarisée et sortant rarement, elle avait été rapidement "prise en grippe" par sa mère, elle-même battue dans son enfance, "qui n'arrivait pas à nouer un lien maternel" avec cet enfant qui n'avait pas été désiré, a expliqué Me Lejeune.

Simples punitions au départ, les violences étaient allées crescendo : privations, coups souvent suivis de douches froides, jusqu'à la mort de Typhaine.

Le couple aurait décidé de cacher le décès par "peur de perdre" Caroline, d'un an l'aînée de Typhaine, et Apolline, née de l'union d'Anne-Sophie Faucheur et de Nicolas Willot, a avancé Me Riglaire.

Anne-Sophie Faucheur "a voulu appeler la police tout de suite, c'est son compagnon qui l'en a empêchée. (...) Et après, ils se sont enfermés dans ce mensonge", a ajouté Me Lejeune.

Décrivant son ancienne compagne comme "froide" et "manipulatrice", le père de Typhaine, François Taton, a dit espérer de ce procès où il est partie civile "beaucoup de réponses" pour savoir "pourquoi (s)a fille est décédée".

"Typhaine a été victime d'une espèce d'entreprise de destruction" qui a mené à sa mort, a renchéri son conseil, Me Raphaël Théry, estimant qu'Anne-Sophie Faucheur "doit la vérité" à son client après avoir "joué une comédie macabre pendant six mois".

Les associations Enfant et partage et L'Enfant bleu-enfance maltraitée se sont portées parties civiles.

Le verdict est attendu vendredi.

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