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Béziers : l'amnésie de l'accusé du meurtre de Carla

Gaëtan (d) arrive avec son avocat Jean Josy Bousquet au palais de justice de Béziers, le 23 janvier 2013 [Sylvain Thomas / AFP] Gaëtan (d) arrive avec son avocat Jean Josy Bousquet au palais de justice de Béziers, le 23 janvier 2013 [Sylvain Thomas / AFP]

La déception et une vive émotion se lisaient mercredi à la mi-journée sur le visage des parents et proches de Carla, une collégienne 13 ans, dont le meurtrier présumé est jugé à huis clos devant le tribunal pour enfants de Béziers.

Gaëtan, 17 ans le 31 janvier, comparaît pour "violence volontaire ayant entraîné la mort (...) sans intention de la donner avec la circonstance que les faits ont été commis sur un mineur de 15 ans". Il encourt dix ans de prison.

Le jeune homme est accusé d'avoir tué Carla à coups de poing, le 20 juin 2011, devant le collège où l'adolescente était scolarisée.

Lors d'une suspension d'audience, l'avocat de la famille de la jeune fille a évoqué quelques secondes "d’ultra-violence". "Un chien enragé" que "rien ne pouvait plus arrêter", a dit Me Luc Abratkiewicz, rapportant la déposition à la barre d'un témoin direct de l'agression, une surveillante du collège de Florensac, qui a parlé d'une pluie de coups et n'est pas parvenue à s'interposer.

"Il ne peut reconnaître cet acte qui est trop lourd pour lui", a estimé l'avocat, soulignant l'amnésie sélective du prévenu qui dit se souvenir n'avoir porté que deux coups de poing.

Une affirmation contraire aux nombreux témoignages et à l'expertise médico-légale, selon Me Abratkiewicz.

"Je crois que l'on ne pouvait pas attendre beaucoup plus de ce procès", a déploré l'avocat, devant ses clients visiblement très émus et déçus par les explications du prévenu.

Les parents de Carla, Sébastien et Anne Figuera, et leur avocat Luc Abretkiewicz au palais de justice de Béziers, le 23 janvier 2013 [Sylvain Thomas / AFP]
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Les parents de Carla, Sébastien et Anne Figuera, et leur avocat Luc Abretkiewicz au palais de justice de Béziers, le 23 janvier 2013
 

Les parents et grands-parents de Carla ainsi que la dizaine de parties civiles autorisées à suivre l'audience n'ont pas fait de déclarations lors de la suspension en milieu de matinée.

Devant le tribunal, des amis de la famille ont déployé sur les grilles de la cathédrale jouxtant le TGI trois portraits géants de la jeune fille, souriante, avec ces mots: "Carla on ne t'oubliera jamais", "A jamais dans nos cœurs" et "Plus jamais ça". Amandine Sirven, une amie de la mère de Carla, évoque le chagrin immense de la mère de l'adolescente, expliquant que cette mort "a détruit une famille entière".

Une rivalité amoureuse qui aurait dérapé sur Facebook

L'avocat de la défense, Me Josy-Jean Bousquet, a expliqué que son client "ne se rappelle pas d'autre chose que de ce qu'il a toujours dit".

 
 

"Il n'y a pas besoin de rajouter une préméditation un peu douteuse, je veux qu'on le juge pour ce qu'il a commis", a affirmé Me Bousquet.

Le jeune Gaëtan, qui au moment des faits pratiquait la boxe depuis deux ans, avait reconnu avoir donné deux coups de poing. Selon l'expertise médico-légale, la collégienne a succombé notamment à une hémorragie interne consécutive à un uppercut suivi d'un crochet au visage.

L'agression de Carla semble avoir pour origine une rivalité amoureuse entre la sœur du jeune homme et la victime, qui aurait dérapé sur le réseau social Facebook.

Carla, lors d'une précédente altercation, aurait donné une gifle à cette adolescente, mais rapidement, selon Me Abratkiewicz, "tout était rentré dans l'ordre". "Elle s'était excusée devant la conseillère principale d'éducation du collège et à la gendarmerie" où une plainte avait été déposée, avait indiqué l'avocat de la famille lors de l'instruction.

Le tribunal pour enfants doit rendre sa décision mercredi dans la soirée.

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