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TGV immobilisé à Marseille : ils voulaient tourner un "clip de rap"

Un TGV sur un quai de gare Un TGV sur un quai de gare [Loic Venance / AFP/Archives]

Plusieurs dizaines de jeunes qui affirment avoir voulu tourner un clip de rap ont effrayé samedi quelque 150 voyageurs et retardé des trains, en tentant de monter à bord d'un TGV à proximité d'une cité sensible de Marseille, provoquant l'indignation et la stupéfaction des élus.

Dix d'entre eux se trouvaient toujours en garde à vue dimanche soir pour entrave à la circulation des trains, dégradations volontaires et vol et devaient être présentées au parquet lundi.

"Far West", attaque de diligence, piraterie ferroviaire: les termes utilisés pour décrire l’événement intervenu samedi en début d'après-midi à proximité de la cité Air Bel dans le 11e arrondissement (est) de Marseille attestent de son caractère hors du commun.

Un TGV venait de quitter la gare Saint-Charles à Marseille en direction de Hyères (Var) et Nice, avec environ 150 personnes dans deux rames accouplées, quand des torches allumées sur les voies ont forcé le conducteur à s'arrêter près de cette cité classée en Zone de sécurité prioritaire.

Plusieurs dizaines de jeunes ont alors tenté de monter à bord avant de s'enfuir dans la cité à l'arrivée de la police, qui a essuyé des jets de pierres mais a pu interpeller dix d'entre eux.

Les individus interpellés, dont environ la moitié est mineure, ont évoqué le tournage d'"un clip de rap" pour expliquer leur attitude, selon une source proche de l'enquête.

"On continue les confrontations et auditions. Il en ressort que leur objectif était de faire du +buzz+ sur internet, pas de voler le train", a précisé la même source.

Aucun des jeunes gens impliqués n'était entré dans une voiture de passagers, dont les portes étaient verrouillées. La scène a été filmée à la fois par un assaillant et des passagers. "Bien sûr on a eu peur, on a eu de la chance qu'ils n'arrivent pas à entrer", avait raconté une voyageuse.

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ci-dessus
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, à l'Elysée, le 28 janvier 2013
 

Reparti vers 16H00 en direction de Toulon, le train était arrivé à Nice avec deux heures de retard, vers 18H30.

"Un acte qui dépasse l'entendement"

"Manuel Valls rend hommage aux policiers qui sont rapidement intervenus pour protéger les passagers et le personnel de la SNCF", selon un communiqué du ministère de l'Intérieur transmis dimanche à l'AFP. "Contraindre un train à s'arrêter d'urgence, semer la panique parmi les voyageurs, caillasser les forces de l'ordre sont des actes inacceptables", a-t-on indiqué au ministère.

Pour le maire (UDI) des 11e et 12e arrondissements de Marseille, Robert Assante, "aller sur des voies SNCF pour arrêter un TGV est un acte qui dépasse l'entendement".

L'événement relance également le débat sur les Zones de sécurité prioritaires (ZSP), parmi lesquelles figure la cité Air Bel. "Cet incident démontre que j'ai eu raison d'insister auprès du Premier Ministre et du Ministre de l'Intérieur pour classer la vallée de l'Huveaune en Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP)", a réagi le sénateur-maire (UMP) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, dans un communiqué, déplorant toutefois que "malgré les promesses du Gouvernement, le nouveau dispositif amorcé ne donne pas de meilleurs résultats".

M. Assante souligne pour sa part qu'"il manque toujours 300 ou 400 policiers à Marseille" et que "classer la cité Air Bel en ZSP est une erreur stratégique: cela va déplacer les problèmes sur les cités voisines, puisqu'elles percolent entre elles".

La présidente du Front National Marine Le Pen a appelé à "un net durcissement de la responsabilité pénale des mineurs" à la suite de cet acte qui représente "une nouvelle étape dans l'ensauvagement de la société française et le recul de l'Etat de droit".

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