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RER A: la nuit, la course contre la montre de la RATP pour entretenir la ligne

Une passagère attend le RER sur le quai, à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives] Une passagère attend le RER sur le quai, à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives]

Quand les derniers voyageurs quittent les rames du RER A, les équipes de la RATP entrent en piste. Chaque nuit, elles ne disposent que de trois heures pour entretenir cette ligne, la plus chargée d'Europe, avant le retour matinal des usagers.

Avec plus d'un million de voyageurs par jour, la ligne de RER A, qui traverse l'Ile-de-France de part en part en passant par Paris, représente un quart du trafic de la région, un trafic en hausse de 20% en dix ans pour cette seule ligne.

En heure de pointe, jusqu'à 2.600 voyageurs peuvent être transportés toutes les deux minutes.

L'augmentation du nombre de trains, du nombre de voyageurs et du poids du matériel roulant "provoquent l'usure prématurée des voies", explique Eric Dyèvre, chargé de la gestion des infrastructures (GDI).

Rails à remplacer, voies à dégraisser, signalisations à réparer... Les tâches sont nombreuses pour les agents de la RATP, chargés de l'entretien de 85% de la ligne -la SNCF exploitant les 15% restants.

Des passagers attendent le RER à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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Des passagers attendent le RER à Paris

L'enjeu de ce travail nocturne est de maintenir la régularité des trains, qui a sensiblement diminué en dix ans, en s'efforçant de ne pas pénaliser les voyageurs.

"Tous les soirs, c'est une espèce de course contre la montre. Car il faut qu'à 05h00 du matin, ça fonctionne", souligne M. Dyèvre.

Dès la fin du service, vers 01h30 en semaine, 02h30 le week-end, des agents, gilets fluorescents, casques blancs et chaussures coquées, commencent leur service.

Sur une draisine

Ils grimpent sur une draisine et partent soigner la voie. Après avoir déposé une lanterne rouge sur le ballast pour signaler leur présence, ils s'attaquent aux travaux en cours.

A la lumière de lampes frontales, une équipe gère une opération délicate : déposer un long rail soudé long de 250 mètres au bord de la voie. Les gestes sont précis et prudents pour éviter tout incident : un mètre de rail pèse 60 kilos.

Plus loin, deux agents réalisent une soudure. En quelques minutes, le duo enchaîne les mouvements techniques dans une chorégraphie silencieuse.

Tous les ans, près de 30 km de rails sont remplacés, et dans la partie centrale de la ligne, particulièrement sollicitée, certains tronçons sont changés tous les deux ans contre 25 ans en moyenne sur l'ensemble du réseau.

La RATP investit chaque année entre 13 et 18 millions d'euros sur la ligne A pour les travaux de voie, de signalisation et de caténaires et ces montants devraient atteindre entre 22 et 30 millions d'euros par an pour la période 2013-2017.

Cette maintenance a permis de diviser par deux la moyenne des incidents dus aux installations fixes, preuve, selon la RATP, que ces efforts sont payants.

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