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Des féministes seins nus à Notre-Dame de Paris pour "fêter le départ du pape"

Les féministes du mouvement Femen le 12 février 2013 dans la nef de Notre-Dame à Paris [Joel Saget / AFP] Les féministes du mouvement Femen le 12 février 2013 dans la nef de Notre-Dame à Paris [Joel Saget / AFP]

Huit féministes du mouvement Femen se sont mises seins nus mardi matin dans la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour "fêter le départ du pape" Benoît XVI.

Entrées dans le flot des touristes, les huit jeunes femmes, qui avaient prévenu les agences de presse internationales, portaient de longs manteaux qu'elles ont ôtés à proximité de trois des neuf nouvelles cloches de la cathédrale provisoirement déposées dans la nef.

Elles les ont fait sonner avec des morceaux de bois et ont crié en anglais "Pope no more" ("Plus de pape"). Sur le torse et le dos, elles avaient inscrit au feutre des slogans comme "No homophobe", "Crise de la foi", "Bye bye Benoît!".

Des visiteurs de la cathédrale ont exprimé leur consternation. "Ici c'est sacré, vous n'avez pas à vous dénuder ici", leur a dit une touriste française.

Les féministes du mouvement Femen évacuées par  le service d'ordre de la cathédrale  le 12 février 2013 à Notre-Dame à Paris [Joel Saget / AFP]
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Les féministes du mouvement Femen évacuées par le service d'ordre de la cathédrale le 12 février 2013 à Notre-Dame à Paris

Les Femen ont été évacuées de l'édifice par le service d'ordre de la cathédrale et sont restées sur le parvis une dizaine de minutes en continuant à scander des slogans comme "In gay we trust", ou "Dégage homophobe!".

"Ca me dégoûte, je suis horrifiée", a déclaré une catholique pratiquante.

"Nous avons monté cette provocation pour fêter l'annonce du départ du pape lundi et l'adoption ce mardi du projet de loi sur le mariage pour tous" par l'Assemblée nationale française, a expliqué l'une des Femen à la presse, sous l'oeil désapprobateur de touristes et de fidèles.

Les manifestantes ont ensuite été conduites au commissariat du quartier pour vérification d'identité.

Le recteur et archiprêtre de Notre-Dame, Mgr Patrick Jacquin, a indiqué à l'AFP que deux plaintes avaient été déposées auprès de la police pour "profanation d'un espace cultuel" et pour "coups et blessures", l'un des agents du service de sécurité ayant eu selon lui une épaule démise.

Dans la soirée, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a exprimé "sa consternation face aux agissements" des membres de Femen à Notre-Dame de Paris. Dans un communiqué, M. Valls "condamne cette provocation inutile et témoigne de son soutien aux catholiques de France qui ont pu être offensés par ce geste grossier".

"C'est avec tristesse que j'apprends la provocation inopportune et déplacée à laquelle plusieurs militantes du groupe Femen se sont livrées à l'intérieur de Notre-Dame", a déclaré M. Delanoë dans un communiqué.

"Je réprouve un acte qui caricature le beau combat pour l'égalité femmes-hommes et choque inutilement de nombreux croyants", a-t-il dit.

Deux sénateurs de Paris, Yves Pozzo di Borgo (UDI, centre) et Pierre Charon (UMP, droite), se sont indignés de la "provocation" des Femen.

Dans un communiqué, ils jugent "incompréhensible" que ces activistes "ne soient pas empêchées d'agir, surtout aujourd'hui où il y a une conjoncture spéciale" avec l'annonce la veille de la renonciation de Benoît XVI, et accusent les autorités de "laxisme".

Les Femen sont connues depuis 2010 pour leurs actions "topless" en Russie, en Ukraine, à Londres ou encore récemment sur la place Saint-Pierre à Rome pendant que le pape récitait l'Angelus.

En septembre, elles ont installé à Paris "le premier centre d'entraînement" au "nouveau féminisme".

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