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Oise, sondages... le gouvernement enchaîne les désaveux

François Hollande lors de la signature du contrat entre Airbus et la compagnie Lion, le 18 mars 2013 à l'Elysée [Bertrand Langlois / AFP] François Hollande lors de la signature du contrat entre Airbus et la compagnie Lion, le 18 mars 2013 à l'Elysée [Bertrand Langlois / AFP]

L'élimination du PS dès le premier tour d'une élection législative partielle dans l'Oise, conjuguée à un nouveau sondage défavorable, sonne comme un cinglant désaveu de la politique gouvernementale, visée mercredi par une motion de censure, la première depuis le début du quinquennat.

Si l'Oise n'a jamais fait partie des fiefs traditionnels du Parti socialiste, l'élimination dès le premier tour de la candidate Sylvie Houssin, devancée par les candidats UMP et FN, constitue un avertissement sans appel pour l'exécutif.

Pour Pierre Laurent, numéro un du PCF, le "désastre" de cette partielle sanctionne ainsi une politique gouvernementale qui conduit à "l'échec social et politique".

Steeve Briois, secrétaire général du Front national, estime lui que le "dévissage" du PS ne laisse "aucun doute sur le rejet que le gouvernement et sa majorité suscitent après à peine 10 mois d'exercice du pouvoir".

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, va jusqu'à pronostiquer "l'effondrement" du parti majoritaire.

La cote de popularité de François Hollande poursuit d'ailleurs en mars sa forte chute: 67% des Français sont mécontents de son action, en hausse de 10 points en un mois, contre seulement 31 % de satisfaits (-8 points), selon le baromètre OpinionWay pour Métro et LCI publié lundi.

Les sympathisants de gauche déçus

La candidate du FN Florence Italiani dans la 2e circonscription de l'Oise, le 14 mars 2013 à Noailles, dans le Nord [Pierre Verdy / AFP]
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La candidate du FN Florence Italiani dans la 2e circonscription de l'Oise, le 14 mars 2013 à Noailles, dans le Nord
 

La déception est particulièrement prégnante chez les sympathisants de gauche (PS, Front de gauche, écolos), qui sont les plus nombreux à manifester leur mécontentement avec des satisfaits en baisse de 13 points, suivis du MoDem (-12 points de satisfaits) puis de la droite UMP-UDI (-5 points de satisfaits).

Après un déplacement de deux jours à Dijon qui n'a pas eu les effets médiatiques escomptés, le chef de l'Etat compte désormais sur la commande record de 234 avions Airbus, signée lundi à l'Elysée, puis sur son intervention devant les Français la semaine prochaine pour tenter de remonter la pente.

Jean-Marc Ayrault, lui aussi en net recul dans le sondage OpinionWay (avec 62% de mécontents, en hausse de 8 points, contre 31% de satisfaits), portera lui le fer dans l'hémicycle mercredi en défendant la politique de son gouvernement, visée par une motion de censure déposée par l'UMP.

En marge d'une visite officielle ce week-end au Canada, le Premier ministre a glissé à des journalistes qu'il voyait dans cette motion de censure, qu'il attend "avec impatience", l'occasion de "rappeler le sens de l'action gouvernementale".

L'exercice s'annonce aussi délicat que nécessaire, 2 Français sur 3 (67%) estimant que "les choses ne changent pas" par rapport à l'ancienne majorité, selon le sondage OpinionWay. "L'opposition, il faut la renvoyer dans ses cordes et à la majorité, lui expliquer pourquoi cela va marcher", a expliqué M. Ayrault, qui ne veut pas se lancer devant les députés dans "un catalogue de mesures".

Jean-François Copé, président de l'UMP, lors d'un meeting à Rennes, le 20 février 2013 [Jean-Sebastien Evrard / AFP/Archives]
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Jean-François Copé, président de l'UMP, lors d'un meeting à Rennes, le 20 février 2013
 

La motion sera défendue mercredi dans l'hémicycle par Jean-François Copé, à l'origine de cette initiative "contre la politique économique d'un gouvernement aux abois", et censée faire oublier, un temps, les luttes internes à l'UMP.

Pour être adoptée, une motion de censure doit recueillir la majorité des membres composant l'Assemblée nationale, ce qui ne laisse aucune chance à l'opposition à laquelle vont se joindre les deux députés du Front national, les socialistes détenant à eux seuls la majorité absolue.

"Il ne faut pas surestimer cette affaire mais (Jean-François) Copé est dans un jeu tactique interne à l'UMP pour asseoir son autorité", veut croire une source gouvernementale, convaincue que "la crise à l'UMP contribue à donner ce climat délétère vis-à-vis de la politique".

Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, se dit quant à lui "stupéfait devant la déliquescence morale et politique de l'opposition".

Cette motion, dénonce-t-il, "c'est l'amnésie sur tout ce qui est aujourd'hui l'état de la France et qui doit beaucoup plus aux dix ans de la droite qu'au dix mois de redressement que nous menons".

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