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La "junk-food" se développe dans les cantines

A la cantine d'un collège [Jeff Pachoud / AFP/Archives] A la cantine d'un collège [Jeff Pachoud / AFP/Archives]

La "junk food" (mal bouffe), avec ses sandwichs et ses en-cas industriels, s'installe et se développe dans les collèges et les lycées, selon une étude publiée mardi sur l'équilibre nutritionnel menée par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.

Pour l'association de consommateurs, qui a étudié plus de 600 cantines scolaires, il s'agit d'"une découverte inquiétante", même si globalement l'étude montre une amélioration de l'équilibre alimentaire dans les cantines.

Dans 48 établissements secondaires (10 collèges et 38 lycées), la cantine traditionnelle se trouve en concurrence avec des stands de type cafétéria, fast-food ou sandwicherie. Ils proposent des aliments déséquilibrés de type pizza-frites-gaufres ou panini-brownie-soda et sont implantés au coeur même des établissements, dans les mêmes locaux ou à proximité des cantines.

Selon l'UFC, "une bonne partie de ces stands sont sous la responsabilité de grands groupes de restauration scolaire".

"Cette junk-food s'installe et se développe en dehors de toute obligation, c'est une découverte inquiétante qui nous amène à demander une extension de le réglementation", a expliqué à la presse Olivier Andrault, chargé de mission alimentaire et nutrition à l'UFC.

Selon M. Andrault, "l'équilibre alimentaire est un enjeu historique et il est important de surveiller la nourriture dans les cantines" car "18% des enfants sont obèses ou en surpoids".

L'étude évalue la fréquence avec laquelle sont proposés sur une période de vingt jours les principaux types de produits composant une alimentation équilibrée et ne porte pas sur la qualité gustative des repas.

Cette étude a été menée un an et demi après la mise en place en juillet 2011 d'un arrêté rendant obligatoire l'équilibre nutritionnel dans les restaurants scolaires, incitant à consommer 5 fruits et légumes par jour, à manger moins gras, moins salé, moins sucré.

 
 

Les meilleurs élèves sont les cantines des écoles élémentaires publiques. En 2005, 20% d'entre elles n'avaient pas obtenu la moyenne. Sur les 384 écoles publiques de communes différentes étudiées cette année, la note moyenne s'élève à plus de 15/20. Les villes de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Paris XVIe et Quimper (Finistère) sont en tête du classement.

Les principaux problèmes se posent dans les cantines du secondaire. "Les collèges et les lycées publics ont une moyenne deux points en dessous du primaire", explique Olivier Andrault.

Dans les 10 cantines les plus mauvaises, "sept sont gérées par Elior, Sodexo ou encore Scolarest (Compass, ndlr)", les trois principales entreprises de restauration collective, selon lui.

Le "bonnet d'âne" revient au secteur privé. "Les écoles élémentaires obtiennent une moyenne de 11,3 soit 4 points de moins que dans le public et le secondaire obtient lui une moyenne d'à peine 10", poursuit-il, donnant l'exemple d'établissements qui "remplacent la viande rouge par une viande hachée bon marché".

"On ose espérer que cette enquête va mobiliser les parents d'élèves eux-mêmes car ils sont les premiers concernés", a souhaité M. Andrault.

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