En direct
A suivre

Un tiers des Français ne dorment pas assez

Des immeubles parisiens [Thomas Samson / AFP/Archives] Des immeubles parisiens [Thomas Samson / AFP/Archives]

Ronrons de moteurs, pétarades ou klaxons, télévision ou portables allumés, voisins bruyants ou chambre trop chauffée... : autant de facteurs qui viennent perturber le sommeil des Français, dont près d'un tiers ont des nuits trop courtes, selon une enquête.

En tête des nuisances, le bruit : un tiers des Français se disent victimes d'une gêne sonore qui détériore le sommeil, selon l'enquête InSV/MGEN 2013 qui livre aussi aussi son lot de petites surprises, comme par exemple ces 21% de Français qui dorment avec un animal de compagnie qui les réveille souvent... et les réchauffent, trop, parfois.

Point plutôt rassurant : le temps de sommeil des Français est resté "à peu près stable, de 7 heures en moyenne en semaine" (8 le week-end), par rapport à l'année précédente, rassure le professeur Damien Léger, président de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (InSV), commanditaire avec la mutuelle MGEN de cette enquête d'Opinionway auprès d'un millier d'adultes représentatifs de la population, publiée à l'occasion de la Journée du Sommeil du 22 mars.

Toutefois, "30% des Français dorment moins de 6 heures, en deçà du seuil réparateur. Ce sont souvent des jeunes actifs avec de longs trajets de transports", note ce spécialiste. Or ce manque de sommeil est lié à un risque plus élevé d'obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires, souligne-t-il.

 

Sommeil fragmenté

Le bruit, placé au premier rang des ennemis du sommeil par une majorité de Français (1er facteur de réveil au cours de la nuit, gêne pour s'endormir) peut, lui aussi, retentir sur la santé à long terme.

Un avion survole des immeubles à Toulouse [Pascal Pavani / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Un avion survole des immeubles à Toulouse
 

"Le bruit fragmente le sommeil, et donc diminue sa qualité et son effet récupérateur", souligne le Dr Joëlle Adrien, présidente du comité scientifique de l'InSV. Même si on en a pas conscience - par exemple avec une télévision ou une radio qui restent branchée - le bruit fait réagir le corps et le cerveau, explique-t-elle. En témoigne le rythme cardiaque qui s'accélère, la pression artérielle qui s'élève discrètement. Et pour Mme Adrien, "si un tiers des Français se dit gêné par le bruit, cela veut dire qu'ils sont beaucoup plus".

Dans neuf cas sur dix, le bruit qui dérange provient de l'extérieur, émis pour l'essentiel par les transports (61%), voitures en tête.

"Il est également important de savoir que 24% des personnes interrogées sont exposées à l'éclairage public dans leur chambre," ajoute le Dr Adrien. Or comme le rappelle le directeur général de la santé, Jean-Yves Grall "on ne dort bien que dans l'obscurité". L'excès de lumière désynchronise en effet l'horloge biologique, selon l'InSV.

L'enquête montre également des habitudes peu propices à un sommeil de qualité. Il y a ceux qui dorment contre vents et marées avec leur animal favori, mais il y a aussi tous ces portables, radio, télévision, ordinateurs et tablettes présents dans trois chambres à coucher sur quatre. Et surprise, la nuit, 42% des adultes gardent leur portable allumé au risque d'être réveillés par un appel. La plupart se justifient: il sert de réveil matin. Mais parmi ceux qui reçoivent des messages nocturnes, les deux-tiers se précipitent pour les lire et un cinquième d'entre eux y répondent.

Enfin les spécialistes rappellent qu'une chambre ne doit pas être surchauffée, car là aussi l'excès nuit au sommeil.

Selon l'enquête, quatre Français sur dix déclarent souffrir d'au moins un trouble du sommeil (18% d'insomnie, 17% de troubles du rythmes du sommeil, 5% d'apnées du sommeil, etc.) et 47% sont des "ronfleurs" réguliers.

Pour cette 13e édition de la journée organisée sur le thème "sommeil et environnement", une soixantaine de centres du sommeil ouvrent leurs portes dans 40 villes. Conférences, projections, brochures d'information, expositions, ateliers sont également proposés.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités