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Orelsan de nouveau poursuivi pour ses chansons

Le rappeur Orelsan en concert aux Eurockéennes en juillet 2012 [Sebastien Bozon / AFP/Archives] Le rappeur Orelsan en concert aux Eurockéennes en juillet 2012 [Sebastien Bozon / AFP/Archives]

Le rappeur Orelsan, poursuivi par des associations féministes pour les textes de huit de ses titres, a fait valoir jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris que les propos attaqués s'inscrivaient dans une oeuvre de fiction.

"C'est de la fiction", a répété le rappeur de 30 ans, de son vrai nom Aurélien Cotentin, attaqué par les Chiennes de garde, le collectif féministe contre le viol, la Fédération nationale solidarité femmes, Femmes solidaires et la Mouvement français pour le planning familial pour un concert du 13 mai 2009 au Bataclan à Paris.

Parmi les propos poursuivis pour injure et provocation à la haine et à la violence: "je te quitterai dès que je trouverai une chienne avec un meilleur pédigrée", ou "si t'es gourmande je te fais la rondelle à la margarine".

"Je ne suis pas en train de faire un discours politique", "c'est une chanson, je ne suis pas en train de donner mon avis", a expliqué Orelsan, assurant n'avoir jamais tenu aucun propos misogyne en interview.

Le rappeur, portant barbe et cheveux longs, a défendu la "liberté de création" qui existe en France, "à laquelle on ne peut pas toucher".

Chez les parties civiles, "on parle d'un concert que personne n'a vu, c'est stupide. C'est comme si on voulait censurer un film qu'on n'a pas été voir", a-t-il estimé, soulignant la différence de culture et de génération entre ces associations et lui.

Entendue comme témoin, Florence Montreynaud, fondatrice des Chiennes de garde, s'est interrogée: si l'on remplaçait le mot femme par "juif ou noir", "est-ce qu'on trouverait ça tolérable, même dans une chanson ?"

Le sexisme fait selon elle l'objet d'une "tolérance incroyable, alors que c'est le premier des racismes", "la création n'est pas déconnectée du réel".

"Putes", "chiennes", l'image des femmes est "bafouée", a estimé l'avocat des associations, Me Alain Weber.

Pour le procureur Anne Coquet, la lecture intégrale des textes permet bien de comprendre que "chacune des chansons" raconte une "histoire particulière". Les textes poursuivis ne peuvent pas tomber "sous le coup de l'application de la loi pénale", a conclu la magistrate.

Le jugement a été mis en délibéré au 25 avril.

Poursuivi par Ni putes ni soumises pour sa chanson "Sale pute", entourée d'une vive polémique en 2009, Orelsan avait été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris en juin dernier.

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