La crise, oui, mais pas dans les maternités. Malgré le difficile contexte économique, les Françaises mettent toujours autant d’enfants au monde, selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) dévoilée hier.
Avec 792 000 nourrissons recensés en 2012, le nombre de naissances a été quasi stable par rapport à l’année précédente (793 000). Il en va de même pour l’indice de fécondité, qui calcule le nombre moyen d’enfants que font les femmes en âge d’en avoir. Il était de 2 en 2012, égal à celui de 2011 et supérieur à ceux de 2008 et 2009 (1,99).
Espagne et Grèce ont plongé
Tensions sociales, pouvoir d’achat en berne, montée du chômage… L’incertitude ambiante aurait pu faire chuter la fécondité tricolore, note l’Ined, mais il n’en est rien. Et cette résistance maternelle fait figure d’exception.
Exemple avec les mères américaines, qui avaient en moyenne 2,12 enfants en 2007, avant que la crise n’éclate. Elles font aujourd’hui moins de 1,9 bambin. Un phénomène qui a ensuite gagné l’Europe parallèlement à l’avancée de la crise. Cela a été le cas pour l’Islande (2,23 en 2009 contre 2,02 en 2011), la Grèce (1,51 en 2008 contre 1,42 en 2011) ou l’Espagne (1,46 en 2008 contre 1,36 en 2011), particulièrement impactés économiquement. L’Allemagne, où la fécondité est très basse, a aussi souffert (1,36 en 2011 contre 1,39 en 2010).
«Elever un enfant a un coût, et certains parents ont dû repousser leur projet de paternité», explique Gilles Pison, l’auteur de l’étude. Mais la France a su faire le dos rond, s’appuyant notamment, comme les pays nordiques, sur une solide politique familiale (aides financières, congés parentaux), note le spécialiste.
Selon lui, une sortie de crise entraînerait un regain de fécondité. Son indice passerait alors au-dessus de 2 enfants par femme.
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