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Le gouvernement veut séduire les étudiants étrangers avec un meilleur accueil

La ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, le 2 avril 2013 à l'Assemblée nationale [Pierre Verdy / AFP/Archives] La ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, le 2 avril 2013 à l'Assemblée nationale [Pierre Verdy / AFP/Archives]

Conscients que la France réserve un accueil "parfois indigne" aux étudiants étrangers, les ministres de l'Intérieur et de l'Enseignement supérieur ont annoncé mardi des mesures pour leur simplifier la vie, notamment un titre de séjour pluriannuel et un guichet unique pour leurs démarches.

La France, passée de 4e à 5e pays en nombre d'étudiants étrangers accueillis, est dans une "position fragile", a prévenu Geneviève Fioraso, lors d'un déplacement à la Cité internationale universitaire de Paris.

"Pour compter dans le monde de demain, la France doit savoir attirer les meilleurs étudiants, les meilleurs chercheurs, les meilleurs scientifiques, il en va de notre compétitivité", a renchéri Manuel Valls.

Pour ce faire, les deux ministres ont annoncé une généralisation du titre de séjour pluriannuel, pour mieux coller à la durée des études.

En 2012, environ 60.000 premiers titres de séjour étudiants ont été délivrés. La plupart des étudiants doivent renouveler ce document tous les ans, ce qui leur impose de longues attentes en préfecture, dans "des conditions parfois indignes", a reconnu M. Valls.

Dans le même esprit, "nous devons rapprocher les préfectures des universités, pour que le suivi des étudiants étrangers soit simplifié et mieux coordonné", a-t-il précisé.

Mme Fioraso a prôné plus généralement "l'ouverture de guichets uniques au plus près des campus", un "endroit mutualisé" avec des renseignements sur le logement, l'accès à la santé et une permanence de la préfecture.

Le gouvernement souhaite aussi faciliter l'insertion des meilleurs étudiants sur le marché du travail, qui avait été fortement restreinte par une circulaire dite "Guéant", abrogée l'an dernier dès l'arrivée de la gauche au pouvoir. "On a fait sauter un verrou (...) mais ce n'est pas suffisant", a relevé Mme Fioraso.

"Il faudra clarifier dans la loi les règles" pour "permettre aux meilleurs étudiants étrangers" d'accéder "dans des conditions simplifiées à un emploi", a indiqué M. Valls, réservant les détails à un prochain débat au Parlement.

En préparation à ce débat, un document du gouvernement avait évoqué la possibilité de moduler les frais d'inscriptions pour faire payer plus les étudiants étrangers que les Français. "Ce n'est pas du tout à l'ordre du jour pour les universités", a toutefois tranché Geneviève Fioraso.

Pour elle, la modicité des frais d'inscription peut être "une chance" pour attirer les jeunes asiatiques ou brésiliens, incapables de financer des études aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni.

L'enjeu pour la France est justement de "diversifier" l'origine géographique des étudiants, et d'attirer notamment des jeunes des pays émergents. Dans ce but, des cours en langue étrangère seront légalisés dans le projet de loi sur l'Enseignement supérieur et la recherche, dont l'examen à l'Assemblée nationale débutera le 22 mai.

L'année dernière, il y avait près de 290.000 étudiants étrangers, représentant 12,3% de la population étudiante en France. Leur proportion, augmente avec le niveau d'études, pour atteindre 41% des doctorants.

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