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Procès de l'A13 : 5 à 20 ans de prison pour huit jeunes

Croquis d'audience du procès du meurtre de Mohamed Laidouni, battu à mort sur l'autoroute A13, le 8 avril 2013 à Versailles [Benoit Peyrucq / AFP/Archives] Croquis d'audience du procès du meurtre de Mohamed Laidouni, battu à mort sur l'autoroute A13, le 8 avril 2013 à Versailles [Benoit Peyrucq / AFP/Archives]

Huit jeunes ont été condamnés vendredi à Versailles à des peines de 5 à 20 ans de prison pour le meurtre de Mohamed Laidouni, battu à mort devant sa famille sur l'autoroute A13 en juin 2010 après un banal accrochage.

Après avoir délibéré pendant près de 10 heures, la cour d'assises des Yvelines a également condamné Mariem El Abassi, la conductrice de la voiture qui avait eu l'accident à l'origine de la rixe mortelle, à quatre ans de prison dont un avec sursis et a délivré un mandat de dépôt.

Dominique Correa, le passager du véhicule qui avait appelé ses amis en renfort, Kamel Bouccena et Mody Sarr, ont été reconnus coupables de "meurtre" et ont écopé de 20 ans de réclusion criminelle. Une peine de 18 ans de prison a été prononcée contre Ismail Seghna, également pour "homicide volontaire".

"La famille de la victime est satisfaite de la décision. Les personnes qui ont frappé Mohamed sont condamnées pour meurtre. C'est le principal", a déclaré à l'AFP Me Anastasia Pitchouguina, avocate des parties civiles.

Le parquet avait requis de 14 à 30 ans de prison contre huit des accusés.

 
 

Me Frédéric Samama, avocat de Mariem El Abassi, a déploré en revanche "un verdict incompréhensible pour sa cliente". "Sa culpabilité est loin d'être avérée. Elle retourne dès ce soir en prison et est effondrée", a-t-il déclaré à l'AFP.

Ambiance tendue

La violence du meurtre de Mohamed Laidouni, un imprimeur de 30 ans sans histoires, a été au coeur des deux semaines de débats. La victime a été "exécutée", "ils l'ont lynchée au sol", avait asséné mercredi l'avocate générale pour justifier les lourdes peines requises.

Les accusés se sont montrés peu coopératifs au cours du procès. Certains ont promis "de dire toute la vérité" et assuré ne pas avoir peur de "balancer", mais, au bout du compte, ils n'ont livré que peu d'explications.

Sollicités vendredi matin une dernière fois par le président de la cour, Pierre Pélissier, ils étaient restés peu bavards, se contentant de quelques mots d'excuses. "Mes condoléances à la famille, j'espère qu'elle va pouvoir commencer son deuil", avait murmuré l'un d'eux. Aucun n'est revenu sur son geste.

Fratrie très nombreuse, parcours scolaire chaotique, casier judiciaire chargé, pères parfois polygames: le procès a mis en évidence de nombreuses similitudes entre les agresseurs. Les jeunes habitaient la cité, réputée difficile, des Musiciens aux Mureaux (Yvelines), et se connaissent depuis toujours.

Les faits remontent au 27 juin 2010. Une Renault Clio heurte sur l'autoroute la voiture de la famille Laidouni qui part en vacances. Les véhicules, légèrement éraflés, s'arrêtent sur la bande d'arrêt d'urgence.

Rapidement le ton monte. Mariem El Abassi et Dominique Correa refusent d'établir un constat amiable. Par téléphone, ils appellent des amis en renfort. Quelques minutes plus tard, une dizaine de personnes arrivent sur les lieux. Mohamed Laidouni est violemment projeté contre une glissière de sécurité et roué de coups sous les yeux de sa mère, de ses frères et de sa femme.

Le verdict a été prononcé dans une ambiance tendue. Plus d'une centaine de policiers, CRS et gendarmes avaient été déployés autour du tribunal correctionnel de Versailles pour prévenir d'éventuels débordements.

Certains des jeunes condamnés envisagent de faire appel, selon leurs avocats.

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