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Le périph’ fête ses 40 ans

Périphériques pris des deux côtés du pont. Porte de Bagnolet 75020. Vers la porte des Lilas. Périphériques pris des deux côtés du pont. Porte de Bagnolet 75020. Vers la porte des Lilas.[© Belin - Pedretti / Mairie de Paris]

Il fixe les frontières de la capitale depuis quarante ans. Le 25 avril 1973, le Premier ministre, Pierre Messmer, inaugurait le boulevard périphérique parisien, bouclé après l’achèvement du dernier tronçon entre les Portes Dauphine (16e) et d’Asnières (17e).

La cérémonie mettait fin à plus de quinze ans de travaux colossaux, qui avaient nécessité un investissement de 2 milliards de francs à l’époque pour réaliser la ceinture routière de 35 kilomètres. Elle sonnait aussi le début d’une nouvelle ère pour les automobilistes, celle du désengorgement de Paris. 

«La raison d’être de ce boulevard périphérique est d’améliorer la circulation en région parisienne, et en particulier aux limites de Paris», avait notamment déclaré Pierre Messmer en coupant le ruban tricolore. Avant la construction du périphérique, les voitures étaient obligées de passer par des petites routes pour rejoindre la capitale.

Ces rues ont été encombrées dès les années 1930, avec plus de 20 000 véhicules par jour par endroits. Une situation jugée insoutenable par les automobilistes, ce qui avait donné naissance à l’idée d’un grand périphérique dès 1943.

 

Un axe victime de son succès

Pourtant, quelques jours avant l’inauguration, les portions ouvertes étaient déjà victimes de leur succès. Les tronçons les plus fréquentés voyaient passer 200 000 véhicules par jour en 1973, contre 250 000 aujourd’hui (1,3 million de véhicules sur l’ensemble du périphérique). A l’époque, les pouvoirs publics imaginaient déjà la construction d’une seconde route à cinq kilomètres de Paris. Un projet concrétisé en 1994 avec l’ouverture de l’A86.

La densité du boulevard, qui capte 40 % de la circulation parisienne, a nécessité la mise en place en 1975 d’une brigade de police spécialisée, la Compagnie du périphérique, rebaptisée depuis Service de circulation du périphérique (SCP). Ses 160 agents effectuent 5 400 interventions par an, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, dont plus de 2 000 pour des excès de vitesse.

En 2012, ils ont même constaté 240 infractions à plus de 130 km/h au lieu des 80 km/h autorisés. Selon la préfecture de police, les automobilistes ont plutôt «réduit leur vitesse» en raison de la présence de huit radars automatiques, mais «de nouveaux comportements accidentogènes sont apparus, comme l’usage du téléphone portable au volant», selon Gilles Tiran, chef du SCP.

 

Un espace à revaloriser

La très forte fréquentation de la voie circulaire parisienne a aussi eu des effets pervers sur la qualité de vie de ses 100 000 riverains. Le niveau sonore y atteint 75 décibels, soit l’équivalent d’un aspirateur en marche dans un appartement. Une nuisance qui a nécessité l’installation du premier des treize murs antibruit en 1983 dans le 14e et des couvertures de l’axe routier, notamment à la Porte des Lilas (20e) et à la Porte de Vanves (14e).

En revanche, la mairie de Paris cherche encore des solutions pour réduire la pollution atmosphérique. «La réduction de la vitesse maximale à 70 km/h pourrait voir le jour d’ici à l’été», espère Julien Bargeton, adjoint chargé des déplacements à la ville. L’une des autres solutions serait de revégétaliser les bords du périphérique, pour le faire mieux respirer. Le maire PS de la capitale, Bertrand Delanoë, doit d’ailleurs inaugurer aujourd’hui un jardin de 7 500 mètres carrés au-dessus de la route, à la Porte de Vanves.

 

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