En direct
A suivre

Le parquet classe une plainte de gaveurs de canards

Un consommateur face à des canards à foie gras, en novembre 2010 au marché de Samatan, dans le sud-ouest de la France [Remy Gabalda / AFP/Archives] Un consommateur face à des canards à foie gras, en novembre 2010 au marché de Samatan, dans le sud-ouest de la France [Remy Gabalda / AFP/Archives]

Une plainte contre Euralis déposée en avril 2012 par cinq anciens gaveurs de foie gras du groupe agroalimentaire, pour tromperie sur la marchandise, a été classée sans suite, a indiqué vendredi à l'AFP le parquet de Pau.

"La plainte pour tromperie contre la société Euralis vient d'être classée sans suite, la semaine dernière", a indiqué le vice-procureur de Pau, Sébastien Ellul.

Dans un reportage diffusé jeudi par France Bleu Gascogne, un des cinq producteurs à avoir déposé plainte, Philippe Lapague, raconte que quand il a commencé à gaver en 2003, il a "très rapidement vu arriver des canards malades de toutes sortes de pathologies".

Il dit que des techniciens lui ont appris que, pour gaver les canards, il faut notamment mettre"du promacide pour les purger, c'est carrément de la soude caustique, des antibiotiques quand ils sont malades ou du sulfate de cuivre pour éviter les candidoses qui est un champignon (...) qui rend les canards difficiles à gaver, voire pas du tout".

Tout cela, selon lui, "alors qu'on est censé remplir le cahier des charges +indication géographique protégée+ (IGP) qui interdit les médicaments et à fortiori des canards malades. Il y a tromperie sur la marchandise dans tous les cas puisque le label n'est pas respecté. Le consommateur il croit qu'il va acheter des foies sains, garantis labels, et qui ne le sont pas".

Cette plainte concerne des faits anciens, et peut-être même prescrits, a souligné M. Ellul.

"Au-delà, il faudrait que l'infraction soit établie. Le problème est que l'administration des antibiotiques a été effectuée en conformité avec les normes sanitaires en vigueur", a précisé le vice-procureur.

Concernant l'administration de sulfates de cuivre pendant le gavage, c'est"un complément nutritionnel" qui "n'est pas soumis à un contrôle particulier", a précisé le parquet.

Par ailleurs, "les vérifications réalisées dans le cadre de l'enquête n'ont pas mis en évidence l'existence d'une infraction qui pourrait être caractérisée", selon la même source, précisant que selon la direction départementale de protection des populations, l'abattage s'est fait dans des conditions strictes, qui ne mettent pas en évidence des manquements aux règlements sanitaires.

Euralis compte 15.000 agriculteurs et 5.000 salariés pour un chiffre d'affaires de 1,24 milliards d'euros.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités