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Terrorisme : Carlos rejugé pour des attentats commis il y a 30 ans

Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, sur un croquis d'audience fait le  15 décembre 2011 à Paris [Benoit Peyrucq / AFP/Archives] Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, sur un croquis d'audience fait le 15 décembre 2011 à Paris [Benoit Peyrucq / AFP/Archives]

Carlos, 63 ans, de son vrai nom Ilich Ramirez Sanchez, également surnommé "le Chacal", fait son retour lundi devant les assises à Paris qui le rejugent pour quatre attentats ayant fait en France 11 morts et près de 150 blessés, il y a 30 ans.

L'ancien ennemi n°1 au visage rond et à la fine moustache sera seul dans le box durant le procès prévu jusqu'au 26 juin devant la cour d'assises spéciale d'appel de Paris, composé de magistrats professionnels spécialisés dans le jugement "d'actes de terrorisme".

L'Allemande Christa Frohlich, 70 ans, rejugée pour un seul attentat après avoir été acquittée en première instance, a informé la cour qu'elle ne comptait pas se déplacer depuis l'Allemagne où elle vit actuellement.

Le Vénézuélien Carlos, longtemps recherché par les polices de nombreux pays, n'a pas quitté les prisons françaises depuis son interpellation au Soudan en août 1994. Reconnu coupable en 1997, à l'issue d'un premier procès, du meurtre en 1975 à Paris de trois hommes, dont deux policiers, il a déjà été condamné définitivement à la réclusion criminelle à perpétuité.

En décembre 2011, la justice française l'a à nouveau condamné à la perpétuité assortie de 18 ans de sûreté, peine maximale, pour quatre attentats commis en France en 1982 et 1983 qui ont fait 11 morts et près de 150 blessés.

C'est contre ce verdict que Carlos a fait appel. Lors des six semaines d'audience de première instance, il avait refusé de se reconnaître la moindre implication dans ces attentats, tout en revendiquant son statut de "révolutionnaire professionnel" qui veut faire croire que son "combat" a tué "1.500 à 2.000" personnes.

Archives des services secrets

Selon l'accusation, le mobile de la campagne d'attentats de 1982 et 1983, pour lesquels Carlos est accusé de complicité, était d'obtenir la libération de sa compagne allemande Magdalena Kopp et du Suisse Bruno Bréguet, tous deux membres de son groupe.

Kopp et Bréguet avaient été arrêtés à Paris en février 1982 avec des armes et des explosifs. Quelques jours plus tard, un courrier au ministre de l'Intérieur réclamait leur libération "dans un délai de trente jours", ultimatum assorti de "menaces de guerre" contre la France. Les empreintes digitales de Carlos étaient identifiées sur le document.

Un mois plus tard, le 29 mars 1982, une bombe explosait dans un train Paris-Toulouse faisant 5 morts et 28 blessés.

Attentat rue Marboeuf le 22 avril 1982 à Paris [Joel Robine / AFP/Archives]
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Attentat rue Marboeuf le 22 avril 1982 à Paris
 

Le jour où débutait le procès de Kopp et Bréguet, le 22 avril, l'explosion d'une voiture piégée devant le siège du magazine Al Watan Al Arabi, rue Marbeuf à Paris, tuait une personne et en blessait 66.

Les deux autres attentats commis le 31 décembre 1983 à la gare Saint-Charles de Marseille (2 morts et 33 blessés) et contre un TGV Marseille-Paris à Tain-L'Hermitage (3 morts et 12 blessés) sont intervenus alors que les deux "camarades" purgeaient leur condamnation à quatre et cinq ans de prison.

L'ouverture des archives des services secrets des anciens pays communistes d'Europe de l'Est, où Carlos et ses acolytes s'étaient réfugiés au début des années 80, a fourni à l'accusation les principaux éléments à charge du dossier.

Mais Carlos dénie à ces documents toute crédibilité, tout comme il met en doute l'existence de la lettre de revendication dont l'original est introuvable.

Des arguments que ses avocats martèleront tout au long du procès, si aucun grain de sable ne vient gripper leur action: à la veille du procès, Carlos dénonçait "le sabotage" de sa défense par les autorités vénézuéliennes qui refuseraient d'en assumer les frais.

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