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Affaire Laetitia: le meurtrier présumé, Tony Meilhon, jugé à Nantes

Marche silencieuse en hommage à Laetitia Perrais le 18 janvier 2012 à La Bernerie-en-Retz [Frank Perry / AFP/Archives] Marche silencieuse en hommage à Laetitia Perrais le 18 janvier 2012 à La Bernerie-en-Retz [Frank Perry / AFP/Archives]

Le procès de Tony Meilhon, accusé dans "l'affaire Laetitia" Perrais d'avoir tué et démembré cette jeune femme de 18 ans dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011 près de Pornic (Loire-Atlantique), s'ouvre ce mercredi à Nantes pour près de trois semaines.

Onze parties civiles et leurs avocats, 40 témoins et une quarantaine d'organes de presse seront présents à l'ouverture de l'audience, qui occupera au TGI de Nantes deux salles d'assises, dont une pour la retransmission sur un écran, le tout sous la surveillance d'importants moyens policiers, dont le GIPN.

Au matin du 19 janvier 2011, le scooter vide de Laetitia Perrais était retrouvé à quelques dizaines de mètres de son domicile à Pornic.

Interpellé le surlendemain, Tony Meilhon, qui avait pris des verres le 18 au soir avec la jeune femme, affirme l'avoir tuée accidentellement en la percutant avec sa voiture et s'être ensuite débarrassé de son corps dans des conditions dont il affirme ne pas se souvenir.

Néanmoins, l'autopsie a révélé, outre le démembrement, que la victime avait été étranglée et poignardée plus d'une trentaine de fois et il est mis en accusation pour séquestration suivie de meurtre, un crime passible de la prison à perpétuité.

Reproduction en date dy 28 janvier 2011 à Pornic d'une photo non datée de Tony MeilhonLe procès de Tony Meilhon [- / AFP/Archives]
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Reproduction en date dy 28 janvier 2011 à Pornic d'une photo non datée de Tony MeilhonLe procès de Tony Meilhon

Ce fait divers hors normes a occupé pendant plusieurs semaines le devant de la scène médiatique du fait de la cruauté des actes reprochés mais aussi de l'intervention du chef de l'Etat de l'époque, Nicolas Sarkozy, qui a mis en cause le système judiciaire nantais, déclenchant une fronde de solidarité sans précédent dans les tribunaux français.

La recherche du corps, dont une partie a été trouvée le 1er févier 2011 à Lavau-sur-Loire, 50 km au nord du lieu de disparition de la jeune femme, puis l'autre à Port-Saint-Père, au sud de la Loire, a engendré un suspense macabre.

Personnalité de l'accusé

S'y est ajouté un rebondissement sordide: Gilles Patron, père de la famille d'accueil où étaient placées Laetitia Perrais et sa soeur jumelle Jessica depuis 2005, reçu deux fois par Nicolas Sarkozy au détriment de leur famille biologique, a été mis en examen pour viols et attouchements sur Jessica en août 2011.

Une deuxième affaire qui, bien que n'ayant pas de lien direct avec le meurtre en cause, planera sur le procès dès le premier jour. Les parties civiles défendant Jessica, son père biologique et sa famille, ainsi que sa mère biologique, entendent s'opposer à la constitution de partie civile de Gilles Patron pour notamment éviter qu'il ne soit assis aux côtés de Jessica.

Autre particularité de ce premier jour d'audience, la mère de l'accusé entend, elle aussi, demander à se constituer partie civile contre son fils, une demande qui, si elle était acceptée, constituerait une première, selon son avocat.

La personnalité de l'accusé, Tony Meilhon, un homme qui a passé plus de temps en prison qu'en liberté, de ses 16 à ses 31 ans, âge qu'il avait au moment du meurtre, sera également un facteur d'inconnue pour le bon déroulement du procès. Depuis le début de l'enquête, il a alterné les postures, passant d'une coopération relative à un mutisme total voire à l'obstruction, en menaçant de se suicider en avalant des lames de rasoir au matin de la reconstitution qui dut être partiellement annulée, en mars 2012.

Après le tirage au sort du jury mercredi matin, viendra le tour des demandes de constitution de partie civiles puis le président de la cour d'Assises de Loire-Atlantique, Dominique Pannetier, présentera la mise en accusation. Il enchaînera aussitôt sur l'interrogatoire de Tony Meilhon sur son parcours.

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