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Civitas veut rassembler intégristes et nationalistes

Alain Escada le 12 mai 2013 à Paris [Miguel Medina / AFP/Archives] Alain Escada le 12 mai 2013 à Paris [Miguel Medina / AFP/Archives]

"Ce ne sera pas la manif en chantant ou en dansant, mais la manif de la colère". Dans un entretien à l'AFP, Alain Escada, président de l'Institut Civitas, affirme vouloir rassembler dimanche, au-delà des catholiques intégristes, l'extrême-droite nationaliste.

Le ton de ce champion de l'agit-prop intégriste est toujours courtois, mais le discours s'est durci depuis la première manifestation contre le mariage homosexuel, où dominaient les catholiques traditionalistes de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (FSSPX).

En témoigne cette affichette des Jeunesses-nationalistes, appelant leurs troupes à rallier, "à l'appel de Civitas", la manifestation de dimanche, de la place du Général Catroux, à l'Opéra. "On ne lâche rien !", y lit-on, au-dessus du slogan de Civitas "Pour un grand coup de balai !"

"Nous sommes dans une attitude qui laisse place à la colère et pas en chantant ou en dansant, comme on le fait dans la manif pour tous", insiste Alain Escada, pour qui "l'acte homosexuel est un péché et le mariage homosexuel une parodie".

Pas question pour ce bouquiniste belge, qui rêve de "rechristianiser" la France, de frayer avec les suiveurs de Frigide Barjot, un nom qu'il a mis un certain temps à prononcer, tant il semblait lui écorcher les lèvres.

A la différence des opposants au projet de loi qui s'exonèrent de toute homophobie et s'inquiètent des dérives possibles de la filiation, Alain Escada réduit l'homosexualité à "un mauvais penchant qui nécessite d'être corrigé". "Tout ne se vaut pas, se plaît-il à répéter. Ou alors, si tout se vaut, le cannibalisme n'est plus qu'un goût culinaire parmi d'autres".

Alain Escada le 12 mai 2013 à Paris [Miguel Medina / AFP]

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Alain Escada le 12 mai 2013 à Paris

[Miguel Medina / AFP]

 

"On a assisté à un faux débat, pour s'apercevoir au final que tout ça était une duperie, un arrangement entre la gauche et la droite. Voilà pourquoi aujourd'hui, notre revendication est plus ferme, notre discours plus clair, notre colère plus explicite". "Nous devons faire payer à la droite et au centre le prix de ceux qui se sont abstenus ou qui ont voté pour la loi Taubira", martèle Alain Escada.

"Public plus large"

"Nous ne sommes pas des casseurs, nous ne sommes pas des voyous, notre manifestation sera plus dans la communication que dans la violence. Je n'ai aucune volonté du moindre dérapage violent".

"Mais, poursuit Alain Escada, qui revendique 1.200 adhérents et un réseau de sympathisants de 165.000 personnes, nous entendons défendre ceux qui se considèrent comme des orphelins politiques, ceux qui ont manifesté jusqu'aux Invalides (13 janvier) et qui s'aperçoivent que rien n'a changé".

Autant dire qu'il compte dimanche sur un "public plus large, plus multiforme que celui des précédents rendez-vous. Un public habituel, mais aussi un public qui a perdu confiance".

Six mois après les premières manifestations contre le mariage homosexuel, le curseur s'est déplacé vers la droite nationaliste, si l'on en juge ses propos sur "une France qui en a assez d'être bafouée chez elle, de Français qui ont le sentiment d'être devenus des citoyens de seconde zone, d'électeurs qui ont l'impression d'avoir été manipulés".

"De nombreuses personnalités soutiennent cette manifestation, souligne Alain Escada : Charles Berthollet, maire et président du Collectif des élus pour la Famille, Roger Holeindre, président du Cercle national des combattants, ancien député, Jean-Claude Martinez, ancien député européen, Françoise Seillier, ancien député au parlement européen".

"Pour revenir à la loi sur le mariage pour tous, il existe quand même des exemples de lois qui ont été promulguées, puis mises au placard sous la pression populaire", dit-il. "L'homosexualité a existé de tout temps, mais n'a jamais eu valeur d'exemple. Le problème est que le gouvernement veut en faire une norme. Il n'empêche : la nature reprendra ses droits".

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