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Augustin de Romanet (ADP) : "il faut faire préférer l'avion"

Augustin de Romanet, président-directeur général d'Aéroports de Paris Augustin de Romanet, président-directeur général d'Aéroports de Paris[© Gilles Rolles / REA / ADP]

Alors que le salon du Bourget bat son plein, Aéroports de Paris continue de dessiner l'avenir de Roissy et d’Orly. Pour Augustin de Romanet, président-directeur général d’ADP, cette mutation passe par l’implantation de nouveaux commerces, le développement d’activités culturelles et des contrôles plus fluides et moins anxiogènes pour les passagers.

 

Quelles sont vos pistes pour rendre l’aéroport plus attractif ?

Augustin de Romanet : L’idée, c’est d’offrir la meilleure expérience possible au passager, ce qui passe par des commerces de haute et de moyenne gamme, des espaces culturels, des espaces de services, de restauration et de relaxation. Si le passager sait qu’il peut déposer des produits de teinturerie, refaire une clé, aller chez le coiffeur, trouver des vêtements dans toutes les gammes, ou bien des livres, il aura davantage le réflexe d’aller en avance à l’aéroport pour en profiter.

Il faut faire de l‘aéroport une expérience recherchée par les voyageurs d’affaires et, aussi, les "VNP", les “Very normal persons”. Pour leur faire préférer l’avion, nous allons par exemple développer des commerces accessibles à toutes les bourses, avec notamment l'ouverture d'un grand magasin de vêtements à Paris-Orly. La marque sera sélectionnée d’ici à six mois. Nous pensons aussi à en installer un à Paris Charles-de-Gaulle.

 

Vous avez récemment ouvert un musée à Roissy. Pourquoi ?

L’Espace Musées est né de l’idée que le plaisir du voyage doit commencer dès l’aéroport. Ce lieu permet aussi à l'aéroport Paris Charles-de-Gaulle de se singulariser par rapport à Francfort, Londres, et les hubs du sud de l’Europe. Nous pouvons ainsi offrir une expérience unique et gratuite aux passagers au travers de 21 œuvres originales de Jean Dubuffet.

 

Avez-vous des projets pour limiter le temps d’attente des passagers ?

Aéroports de Paris entend devenir un réducteur d'anxiété. Aussi, réfléchissons-nous à une innovation présentée cette semaine au Bourget par le groupe Safran : le point de contrôle unique. Fusionner les postes d’inspection filtrage des passagers et des bagages à main et les points de contrôles des passeports permettrait aux voyageurs d’aller plus vite, en maintenant le haut niveau de sûreté.

 

D’autres innovations présentées au Bourget pourraient-elles avoir leur place à Roissy et Orly ?

Le taxiage électrique des avions sur le tarmac est une solution écologique remarquable. Il s’agit d’un moteur électrique qui permet aux appareils de se présenter sur la piste de décollage et de rejoindre la porte de débarquement sans avoir recours au moteur utilisé en vol. Cela permettrait aux compagnies aériennes d’économiser plusieurs centaines de milliers d’euros par avion et par an et qui de surcroît limiterait les émissions de gaz à effet de serre.

De notre côté, nous avons l’ambition d’être à la pointe de la responsabilité sociale et environnementale. Une ferme solaire et une centrale à bois ont notamment été installées à Paris-Charles de Gaulle, une centrale géothermique à Paris-Orly et nous sommes déjà parmi les 100 entreprises mondiales les plus performantes dans le domaine.

 

Comment voyez-vous l’intégration des aéroports dans le Grand Paris ?

Il y a cinquante ans, on mettait volontairement les aéroports loin des villes en raison des nuisances. Incontestablement, les progrès de réduction des bruits des avions permettent de développer des activités de bureau, d’hôtellerie, de commerces, de cinéma, de distraction, pour en faire des véritables villes intégrées.

Il faut désormais soigner les liaisons entre les différents pôles de bureaux, de commerces et les habitations. Le Premier ministre a décidé de créer la ligne de métro qui ira jusqu’au Mesnil-Amelot et qui passera par Paris-Charles de Gaulle, qui est très importante pour desservir la plateforme. Il y a également le projet du CDG Express, qui doit permettre un lien "sans escale" entre Paris centre et l'aéroport Paris-Charles de Gaulle.

 

Fin mai, l’Etat décidait de céder une partie de sa participation dans le capital d’Aéroports de Paris. Des investisseurs se sont-ils manifestés ?

Les actions mises en vente sont celles de l’Etat et du Fonds stratégique d’investissement [FSI], donc c’est l’Etat, actionnaire majoritaire, qui pilotera la procédure. Il y a un processus de vente qui s’achève début juillet.

 

Des investisseurs de Chine ou du Moyen-Orient pourraient-ils entrer au capital d’Aéroports de Paris ?

Tout est possible.

 

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